"Dark Matter", ou l'errance dans le multivers

Jason comprend qu'il est pris pour un autre, mais un autre... lui-même. Comme si sa vie avait poursuivi son chemin au moment où il a décidé de mettre de côté sa vie professionnelle pour se consacrer à sa famille et qu'une version alternative de lui était devenu le plus important physicien de son temps, au point de découvrir un moyen de passer d'un univers l'autre. Mais pourquoi avoir souhaité inverser les rôles, prendre la vie d'une version "ratée" de lui et l'envoyer à sa place ? et combien de version de lui le Jason "savant" a-t-il activé dans sa quête du Jason "raté" ?
Le Jason "raté" va parvenir à s'enfuir au moyen de la boite et parcourir des dizaines de mondes possibles dans l'espoir de retrouver son monde d'origine, celui où il est un grand scientifique raté, mais aussi ce monde particulier où il est un homme, un mari et un papa heureux.
Utilisant à plein les possibilités narratives de la superpositions d'univers quantiques coexistants comme autant de variation dans le multivers, chaque choix de soi et des autres portant trace d'une flexion de l'un ou l'autre univers ouvrant la réalité à une autre potentialité, Blake Crouch propose Dark Matter un roman mille-feuilles où le rythme du thriller sert une morale : je suis mes choix, et non pas ce que je n'ai pas osé être. Un roman d'anticipation quantique très prenant et parfaitement maîtrisé.
Loïc Di Stefano
Blake Crouch, Dark Matter, traduit de l'anlais (USA) par Patrick Imbert, J'Ai Lu, "nouveaux millénaires", 347 pages, janvier 2017, 19,90 eur
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