Miro Hetzel, le détective privé du futur

Un des maîtres de l’âge d’or de la science-fiction

On doit à Jack Vance (1916-2013) plusieurs classiques de la science-fiction comme La geste des princes démons, le cycle de Tschaï ou Cugel l’astucieux et Les chroniques de Durdane. Formidable raconteur d’histoires, aussi à l’aise dans le space opera que dans la fantasy, voire le policier (on recommande chaudement son méchant garçon), Vance a laissé derrière lui une œuvre foisonnante qui inspire nombre de créateurs contemporains (Jean-David Morvan reconnaît volontiers sa dette envers Vance par exemple). Les éditions du Belial ont publié notamment La planète géante et Le dernier château, ce dernier recueil permettant de voir quel formidable nouvelliste Vance pouvait être. Ici, Miro Hetzel compile un court roman et une nouvelle consacrée à un enquêteur futuriste et parfois retors.

Un Philip Marlowe du futur

Dans L’agence de voyage de Terrier, Miro Hetzel est envoyé sur la planète Maz à la demande de Sir Ivon Hacaway pour une affaire d’espionnage industriel impliquant une des trois espèces habitant la planète, les Liss, les Gomaz, les Olefract. A peine arrivé, Hetzel se retrouve dans un imbroglio politique avec l’assassinat de deux des triarques (des pontes, quoi) de la planète. Le principal suspect vient se mettre sous sa protection, ce qui augure bien des complications. Dans La tour de Freitzke, Hetzel se met à la recherche d’un de ses anciens camarades, Faurence Dacre, obsédé par la volonté de réussir à tout prix.

Un livre mineur d’un auteur majeur

Ce n’est pas avec ce recueil que le génie de Vance éclate. Nous sommes devant deux histoires typiques des années 50, où le monde du futur rappelle beaucoup l’Amérique triomphante des années Eisenhower. Pour autant, le lecteur ne s’ennuie pas, mais alors pas du tout, en lisant ces deux histoires. C’est bien rythmé, bien construit. Le personnage de Miro Hetzel est effectivement un lointain clone de ces personnages de privé que le roman noir affectionne. Cela donne des passages savoureux. Au final, ce Miro Hetzel est une preuve de plus du talent du génial Jack Vance, auteur qu’il ne faut surtout pas laisser tomber dans l’oubli.

Sylvain Bonnet

Jack Vance, Miro Hetzel, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par ECI Mestermann & Jean-Pierre Pugi, révisées par Pierre-Paul Durastanti, couverture de Nicolas Fructus, Le belial, mai 2017, 256 pages, 20 €

 

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