Jacqueline Devreux l'amour des feintes  

                   





Jacqueline Devreux sait que l’homme aime la figuration de postures provocatrices féminines. Il aime la femme comme prétexte d’une prolifération  et d’une coïncidence de métaphores qu’il peut nourrir de et par ses fantasmes. Jacqueline Devreux en joue, elle provoque l’imagination du mâle. Elle semble en épanouir la « certitude » par les effets qu’elle propose. Ne  désire-t-elle pas de la sorte  achever le désir de l’homme ?


En tout état de cause elle s’offre le luxe de jouer avec sa propre présence en la transformant en « artifice »par allusion ou illusion. Le regardeur ne peut être que le témoin (inquiet ?) de ses œuvres. Jacqueline Devreux à travers elles répète la certitude de son existence par l’amour des feintes mais de manière frontale. Si bien que les peintures apparaissent comme la fiction d’une présence qui subtilise à la nudité promise des effet de voiles. Elle incarne tout autant l’extase de la lucidité que le vide de l’illusion. L’  « indécence » affichée pare de poudre aux yeux ce que le voyeur espère.


Bref la translucide  belge viole le sperme de l’homme. Elle le réduit à un enfant obscur.  Le corps devient une  construction en équilibre et d’un équilibre extrêmement délicat. En ce sens l’artiste est proche de son compatriote Henri Michaux pour lequel le corps est composé de ce qui lui donne l’impression « de se rompre ou de se détacher ». Pour autant l’image résiste et impose sa loi du charme lascif et de sidération.


Jean-Paul Gavard-Perret


Jacqueline Devreux, "... tant que le loup n'y ai pas", Galerie Rauchfeld, Paris, du 23 février au 18 mars 2017.

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