Jacques Cauda : ribouldingue et pétochard

Ce qui est bien chez Cauda c’est qu’il ne s’économise jamais. Et même dans des histoires où les os sont transformés en gélatine ou lorsque les sexes mouillent c’est moins d’humeur voluptueuse que de sang. Côté meurtre l’auteur met le paquet de barbaque : elle est en ébullition bien plus que la marée, soit-elle chaussée, ou de la Manche.
L’auteur s’amuse à en remettre des couches. C’est communicatif. Car là où l’horrible pourrait tenir du Grand-Guignol Cauda a l’art de retenir ses coups  de sang. Par exemple avec le choix d’un style indirect libre plein d’astuces.
Trouville devient celui des trous dans la barbaque ce qui n’empêche pas les chabadabada que les Marguerites durassent ou non. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait la Suissesse comme dirait un pâtre vaudois. Avec Cauda la mort comme la vie n’est jamais neutre : elle n’est jamais en berne et porte juste une robe et un string comme il se doit dans les romans que l’auteur parodie. Chaque femme, déesse, marraine, marâtre où non se fait label XXL devant un mec qui réunit les qualités physiques de Dean Martin, John Wayne et Lester Young. N'aurait-elle pas plutôt penché vers Sydney Bechet et sa clarinette baveuse ?

Jean-Paul Gavard-Perret

Jacques Cauda, Ork, La P’tite Hélène éditions, Apt, 2017, 128 p.-, 13€

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