Il a donc écrit 18 lettres fictives d'écrivains réels pour narrer leurs petits tracas du quotidien. Pourquoi Flaubert a-t-il besoin d'un plombier à Croisset ? pourquoi Saint-Simon mène-t-il ses gens au cirque Zavatta ? Verlaine et Rimbaud vont-ils se pacser ?  Céline parviendra-t-il à convaincre sa mère de ne pas venir lui rendre visite au Cameroun ? Autant de situations et autant d'improbables que l'humour et la culture de Jacques Géraud rendent vivants... 

On pourrait lui reprocher de n'avoir pas pris soin d'écrire chaque lettre dans le style de chacun, un à-la-manière-de, mais son projet est autre : sortir l'écrivain de sa situation historique donnée pour le chahuter — souvent avec un rire gras et sous la ceinture — et le confronter à la sottise du temps actuel et d'exposer la leur propre. Géraud se joue des conventions, des valeurs et des doctes pour avant tout amuser savamment. On appréciera. Quant à savoir si Jean-Jacques Rousseau obtiendra son île privée au Club Med', c'est une autre histoire !