Jacques Sojcher : existence

Une nouvelle fois Jacques Sojcher nous projette vers de "trou" de l'être, ce "survivant ordinaire". Mais aussi cet infatigfble rêveur qui tente de trouver sa voie dans "la confusion des images".
Il existe chez lui la peur de leur brouillage et de leur silence sans fond au nom de l'enfer du passé qui mène moins vers la foi qu'une certaine peur de soi-même.

Pour Sojcher l'enfance ne fut pas un songe. Du jardin de son père ne jaillit que la maladie incurable d'une existence grevée par des disparitions.
Toute les larmes (pudiques) du poète sont dans cette histoire. Si bien que la vie est souvent un labyrinthe où souvent les êtres se cachent. Mais ce n'est pas le cas de Sojcher à la recherche d'une compatibilité entre le corps et l'âme.

Le poète est de taille à identifier et déchiffrer le code des vieilles images où la vie se mesure par le temps et sa durée par l'absence. Mais, la vieillesse venant, elle incarne un paradoxal accomplissement. Celui d'un désert où néanmoins un certain sourire peut colorier le visage des autres.

L'univers minimaliste de l'auteur est singulier.
Et ce qui aurait pu empêcher la vie de suivre son cours "tient" encore là où l'effondrement des images est le sens presque unique de l'existence pour peu que leur vertige reste une forme d'hommage aux disparus.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Jacques Sojcher, La confusion des visages, dessins d'Arié Mandelbaum, Fata Morgana, mars 2019, 80 p.-, 15 euros

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