James Coignard peintre déjà classique

                   


« Hommage à James Coignard », Galerie Capazza, Nançay, du 22mars au 29 juin 2014 ;

 

« Ma passion pour la gravure est inséparable de celle que j’ai pour le dessin. Tout d’abord j’ai été moins intéressé par les reliefs possibles que par la surface que pouvaient avoir des plaques de carborundum. Ce ne fut qu’après, que les possibilités de reliefs, de boursouflures des matériaux, de la résine, des grains de sable et de colle, se sont imposées à moi et ont pris le pas sur tout le reste » précisait James Coignard en 2000. L’élément proprement « pictural » de son œuvre trouve donc par cette technique - mais pas uniquement - une manière de se libérer de l’objet avec lequel elle faisait corps et de s’en émanciper. De cette figuration particulière surgit une intimité subjective.

James Coignard prouve que la peinture ne parvient jamais à son terme et il faut toujours pour comprendre l’œuvre se rappeler de sa phrase : « Je balafre la toile comme je pose un doigt frémissant sur un visage aimé. Le geste est la cicatrice du peintre ». L’artiste est devenu un classique en prouvant que la peinture ne vit que de ses altérations. Il a cassé quelque chose en l’art non pour le détruire mais pour l’exacerber avec autorité et puissance. Emergent des cicatrices magistrales. Elles biffent les règles antérieures. Reliefs, ajouts, déformations nourrissent l’imaginaire du créateur et désenclavent l’œuvre entière de tout risque d’impasse. Elle propulse dans le trouble d’un seuil du regard se perd. Un rayonnement y perdure.  James Coignard est donc celui qui ayant touché une limite la déplace pour la fixer plus loin.


Jean-Paul Gavard-Perret.

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