Anca Visdei, Jean Anouilh, une biographie

« Je n’ai pas de biographie et j’en suis très content » écrivait Jean Anouilh en 1946. Plus d’un demi-siècle plus tard, il est devenu un célèbre inconnu. Publié dans la Pléiade, joué à la Comédie française, traduit dans des dizaines de langues certes, mais qui pour évoquer l’homme, son histoire, son chemin ? Anca Visdei est suffisamment loin de lui pour le raconter, assez près aussi puisqu’elle l’a rencontré, pour faire surgir son âme dans cet ouvrage. L’homme de passion, le théâtre, le destin contrarié des femmes aimées et celui des enfants qui en porteront l’heritage. Et puis les amis, les maîtres, Becket, Ionesco, Louis Jouvet, Pierre Fresnay... Jean Anouilh meurt en 1987 à Lausanne. Père universel, auteur talentueux, visionnaire, bientôt délaissé.

 

En 2012, Alain Resnais met en scène au cinéma un Eurydice, plus moderne que jamais. Le public est là. Aujourd’hui, Anca Visdei à son tour, va chercher Jean Anouilh dans les affres du purgatoire et de l’oubli. Elle nous le ramène, vivant. Promis, on ne se retournera pas, on avancera droit devant, les yeux dans la biographie. Et on sentira le souffle du dramaturge sur notre épaule.

 

Stéphanie des Horts

 

Anca Visdei, Jean Anouilh, une biographie, Éditions de Fallois, octobre 2012, 398 pages, 22 €


Lire également la critique de Jacques Aboucaya.

 

Aucun commentaire pour ce contenu.