Vous connaissez Mad Max, la série déjantée du cinéma australien débutée au siècle passé ? En voilà sa version littéraire puissance mille, avec un style déglingué, une histoire trash et un humour de cabinet ; l’ami Spinoza dans tout ça n’étant invité que pour la frime et les données qu’il permet de saupoudrer dans le récit. Pensez donc, une bande de débiles en motos fait la chasse dans le Sud, entre Miramas et Marseille en tuant tout ce qui se présente. Ou presque. Mais pour faire partie de ce club il faut avoir lu La mort de Virgile de Broch, La Connaissance de la douleur de Gadda, Au-dessus du volcan de Lowry et The little sister de Chandler. Et tout Sponiza, of course ! Une paille… Qui va croire une seconde que des idiots savent lire ? Surtout ces livres-là ! Personne… Donc le postulat de départ qui aurait pu être amusant tourne déjà en eau de boudin. 

S’en suit à ce dessein de projet littéraire hors norme, un style, une écriture qui est entre San Antonio et SAS, un truc hors norme pour spécialiste – dont je ne suis pas. C’est bien au-delà de tout ce que l’on a pu lire dans le genre. C’est ultra-violent, ultra-porno, ultra-grossier ; pour ne pas dire vulgaire à certains endroits. Trois nouvelles qui font un roman en commençant par Spinoza encule Hegel ; amis poètes bonjour ! Voici la Fraction Armée Spinoziste montée sur Guzzi 850 California mue par l’amour de l’éthique qui va combattre son ennemi juré : Hegel et l’esthétique… Le premier qui rit prend la porte !
Viendront À sec ! et Avec une poignée de sable. Bref, ce n’est même plus de la littérature de gare. C’est on OVNI pour initiés. Sans doute que certains aiment lire ce type de contenu, mais est-ce encore de la littérature ? Autant Zazie dans le métro démontre comment casser la langue mais en restant dans une certaine possibilité de lecture, dans une zone de confort que l’on n’a pas ici. C’est de l’écriture expérimentale. Avis aux amateurs.