Jean-Christophe Bailly : la Grèce à l'épreuve du temps

Le sous-titre du livre, Chemins grecs, peut se prendre autant de manière réaliste qu'imagée. Et ce là où une fois de plus  Jean-Christophe Bailly évoque ses dérives géographiques. Elles se transforment par une écriture vagabonde.
Le paysage – et pas seulement grec – ramène à des visions plus larges où se mêlent des influences aussi africaines que romaines à partir de ce Café Néon qui a disparu. Rien ne demeure de l'extraordinaire conservatoire de Grèce paysanne qu'il était, écrit le poète.

Mais il se souvient de ses peintures effacées, de sa hauteur, de ses joueurs et buveurs au sein d'un périple dans le temps là où la « modernité déferlante » et les crises financières ont tout effacé.
Dans ces textes d'époque disparates qui vont de 1974 à des périodes bien plus proches, se développe un jeu d'échanges entre le passé et le présent dans le but d'inscrire une "sur-vivance". Elle est liée  aux espaces et à leurs habitants héritiers des temps les plus anciens et dont les villes et îles grecques frémissent encore.

Les lieux comme le temps s'élargissent, et ce, à travers des gestes ou des objets les plus simples. Mais de telles "choses vues" (Hugo) forcent toute limite. Reste l'inventaire subtil de ce qui fait la vie dans sa surface comme dans sa profondeur au sein d''un journal poétique.


Jean-Paul Gavard-Perret


Jean-Christophe Bailly, Café Néon et autres îles  Chemins grecs, coll. La rencontre, Arléa, mars 2021, 134 p.-, 17 €

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