La Fée Sanctus, la parfaite suite de Dufaux et Delaby

Tout commence lorsque le mal personnifié rencontre pire que lui dans les profondeurs de la Terre, après avoir affronté les éléments, que ce soit l’eau, le vent ou le feu. Le Guinea Lord rencontre alors la Mater Obscura.
Et celui-ci avoue son échec dans sa tentative de capturer la fée Sanctus. La mère du mal renvoi donc le chevalier sans âme, vêtu de fer et de bronze, retrouver sa proie.
Mais le temps joue contre l’émissaire des enfers : les chevaliers du pardon sont aussi sur la trace de cette fée qui a décidé de brouiller les pistes en changeant de forme.
Dans l’ordre des Chevaliers du Pardon, la mission de retrouver la belle revient à Seamus, qui vient tout juste de finir son noviciat et de passer l’épreuve. Lors de son périple, il affrontera ses anciens démons, des moines fous et autres tours de magie pour, au final, retrouver celle qui « est l’enjeu d’une bataille décisive entre les forces du Bien et du Mal, entre les Moriganes et ceux qui veulent libérer l’île de toute trace de sorcellerie ».

Jean Dufaux et Philippe Delaby ont collaboré pour la première fois sur la série Murena. Une série que l’on ne présente plus : l’histoire de la Rome de Néron vu, entre autre, par sa relation avec un de ses amis/ennemis. La Complainte des Landes perdues, elle, est une série entamée par Dufaux avec Rosinski au dessin pour le cycle Sioban. Mais pour le second cycle, celui des Chevaliers du Pardon, le choix c’est porté sur son partenaire de Murena. Cela laissant présager un troisième cycle, pour l’heure intitulée Les Sorcières, avec un troisième dessinateur.
Ceci dit, il convient de se demander ce qu’il est possible de dire sur un tel ouvrage. Il n’est rien de moins que le 7ème d’une série plébiscitée, le troisième voyant la collaboration de deux grands de la BD… Poser un jugement apparaîtrait presque présomptueux. Et pourtant, c’est possible : La Fée Sanctus est une bonne BD mais totalement inséparable du reste de la série. Tout lecteur ouvrant juste ce tome n’y trouvera aucun intérêt excepté un beau dessin. En effet, les tenants et les aboutissants de la quête de Seamus s’inscrivent dans un univers, dans son passé, dans des menaces qu’il est nécessaire de connaître rendant ainsi nécessaire un (re)lecture des précédents tomes. Cela est bien moins flagrant sur Murena, peut être du fait de l’insertion de note et de détail historique permettant rapidement de se situer…

La Complainte du Temps perdu – La Fée Sanctus
est donc la parfaite suite de la série mais ne peut, en lui seul, constituer un monstre du 9e art !

 

Pierre Chaffard-Luçon

 

Dufaux et Delaby, La Complainte des Landes Perdues : La Fée Sanctus, Dargaud, mars 2012, 56 p. – 13,99 €

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