Le « comme estime » de Jean-Jacques Nuel

Celui qui en pince (multiple) pour lui même n’a en conséquence pour l’autre qu’une vue subordonnée à la propre estime de lui même. C’est sans doute pourquoi dans un tel livre le rapport sexuel reste anecdotique.
Seul l’hermaphrodisme pourrait satisfaire celui qui ne peut s’intéresser à la nécessité de l’autre. Ce dernier ne peut que témoigner de son a-natomie face à celle de l’hôte de ses propres bois et qui ne pratique que l’auto autographe.
Le tout à l’égo coule ici sous cors de chasse et effet de miroir. L’auteur ne cesse pas de s’y mirer en si mi ré et clé de soi. Cet aria le conduit à la référence de son propre phallus (d’où se présence aux éditions du Cactus Inébranlable…) Une telle star du moi ignore tout de la nuit : dès qu’il se ballade dans l’ombre les paparazzis sont là pour éclairer l’éclaireur.
Ne se demandant jamais de se refuser à ce qu’il s’offre, son plus à jouir n’est jamais l’autre mais lui même. En rien hermafreudien l’autre pour lui est barré - sinon en tant que vulgum pecus lecteur et acheteur de l’Evangile selon lui même. Chacun fera de ce livre farcesque et en frasques son Don Pérignon : il est vrai qu’il ne manque pas de bulles.
Jean-Paul Gavard- Perret
Jean-Jacques Nuel, Journal d’un mégalo, Cactus Inébranlable éditions, 2018.
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