Liés aux sentiments religieux de l’auteur, les poèmes de ce nouveau recueil conduisent graduellement le lecteur du quotidien assombri du monde à la lumière intérieure et de l’effacement de Dieu à sa réapparition.

Et ce au nom d'une cette "voix derrière la porte" qui appelle et qui réjouit. Pour cette montée, les vers sont délicatement harmonieux.
Le poète mêle de manière équilibrée impressions de la vie courante, beautés de la nature et références au divin. La foi s’exprime sans prosélytisme là où la discrétion s'impose.

L’œuvre est celle du dépassement et de la conquête d’un ciel par un effort pour atteindre ce "là-bas" au delà des lieux où "il n’y a pas de vie. Rien que des gouffres et du vent."

Découvrir Dieu n’enlève rien au sens du merveilleux terrestre de la poésie. Et si envol il y a, il permet de savourer la force d’être sur terre. Mais le ciel donne au tellurique une élévation du vivant. Mais ici-même, ici bas.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Pierre Lemaire, Graduel, coll Blanche, Gallimard, mai 2921, 136 p.-, 14 €