"L'anti-Napoléon", bréviaire de la haine

L'historien dévoué à son sujet.

 

On ne présente pas Tulard, on le lit ! On ne compte plus ses ouvrages, tant biographiques (Napoléon bien sûr mais aussi Murat, Fouché et Jospeh Fievée) que synthétiques (histoires des révolutions, histoire du grand Empire…). Ici, dans cet ouvrage paru initialement en 1965,  il se propose de revisiter l’historique de l’anti-napoléonisme, sous toutes ses formes, de droite comme de gauche (il manque désormais un post scriptum reprenant l’opus de Lionel Jospin, le mal napoléonien).

 

Panorama de la haine napoléonienne

 

Rarement homme fut plus haï que Napoléon. Usurpateur, bandit corse, dépeint aussi avec les traits de l’apatride baignant dans le sang des français, l’Empereur a suscité nombre de caricatures, en Angleterre (certaines très réussies) qu’en France. Libéraux, Royalistes : tous se sont unis pour décrire Napoléon comme le nouvel Antéchrist ou le fossoyeur de la liberté, voire pour les plus catholiques comme un enfant chéri de Satan. Jean Tulard donne ici la parole aux textes rédigés par ces anti-napoléoniens, d’où le côté « anthologie » de l’ouvrage. On peut le regretter, tant la part dévolu au commentaire et à l’analyse est parfois réduite. A consulter cependant, pour s’apercevoir que le mythe napoléonien a suscité également une légende noire jamais totalement disparue…

 

Sylvain Bonnet

 

Jean Tulard, L’anti-Napoléon, Gallimard folio histoire, 352 pages, avril 2013, 9,40

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