Les "scripturographies" de Jephan de Villiers

Héritier de Dotremont,  Jephan de Villiers réunis ici ses Arboglyphes. À savoir ses écritures énigmatiques dont les sources peuvent être multiples.
Elles construisent au fil du temps gammes et partitions émises jours après jours. L'artiste précise d'ailleurs sa manière de réer : J'écris toujours debout, comme si mon corps se dirigeait déjà vers l'autre, comme si j'allais traverser la feuille.
Tout un élan vital jaillit en sillons creusés à même la terre incandescente de la mémoire, comme l'écrit Caroline Lamarche dans sa préface. Existe une chorégraphie "scripturographique" qui d'une certaine manière précède les langages articulés.
Avec un tel langage ce n’est pas la pomme qui tombe, c’est  l’arbre qui s’envole dans une aventure primitive, primordiale. Il vient – en ses métamorphoses noires et ses reliquaires de bord de monde – se porter en faux contre le temps. Des fragments de mémoire sont créateurs d'imprévisibles rencontres avec des âmes-oiseaux qu'il faut enfin lire et comprendre.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jephan de Villiers, Arboglyphes, Prisme Éditions, Bruxelles, septembre 2022, 80 p.-, 22€

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