Jérôme Ferrari, Il se passe quelque chose : Le jugement de l'écrivain

Le romancier

On connait Jérôme Ferrari pour Le sermon sur la chute de Rome, prix Goncourt 2012. On connait bien moins Où j’ai laissé mon âme, étude très subtile sur la guerre d’Algérie et peinture assez fine de personnages en proie à leurs contradictions, particulièrement face à la torture. Récemment, il a publié Le principe, fiction autour d’Heisenberg, physicien mythique et naïfqui a travaillé pour les nazis et leur projet de bombe A. Il se passe quelque chose rassemble des chroniques publiées par le journal « La Croix » de janvier à juin 2016.

Le chroniqueur de notre temps

Les textes ici rassemblés se veulent une critique de nos turpitudes médiatiques actuelles et annoncent, de façon troublante, bien des travers de la campagne présidentielle actuelle. Obsession de l’identité, haine de l’Islam, peur du terrorisme, etc… Ferrari dénonce avec raison le débat sur la déchéance de la nationalité, surréaliste et abracadabrantesque. On savoure le texte où Jérôme Ferrari raconte comment il a assisté, lors d’une réception à l’ambassade de France d’Alger, à la communion entre le ministre-candidat Sarkozy et le public locale de ses admirateurs : c’était selon lui de l’ordre du sexuel. On appréciera ici le ton du chroniqueur, volontiers acerbe et acéré. Voici en tout cas un livre qui vaut le coup d’être lu. Et de réfléchir ensuite. On se permettra ici une dédicace pour une de ses admiratrices qui savourera avec raison le livre.

Pour toi Nesrine

Sylvain Bonnet

Jérôme Ferrari, Il se passe quelque chose, Flammarion, mars 2017, 160 pages, 12 €

 

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