Le livre des Baltimore.

Deux frères. Tout dans Le livre des Baltimore se rapporte aux liens fraternels. Au début il y a Max, le patriarche qui a deux fils Saul et Nathan. Saul donne naissance à Hillel et adopte Woody. Nathan est le père de Marcus. Durant leur enfance et leur adolescence, Hillel, Woody et Marcus sont inséparables. Woody le gosse des rues protège Hillel, l’enfant chétif, le souffre-douleur à l’intelligence fulgurante tandis que Marcus est fou d’admiration pour ses cousins. Les vacances en Floride, les jours de Thangsgiving sont autant d’émerveillements pour le garçon qui échangerait volontiers ses parents contre son oncle Saul et sa tante Anita, plus à l’aise, plus élégants, avec qui la vie est plus belle. Depuis toujours dans la famille, il y a une branche qui a réussi : Les Goldman de Baltimore et l’autre, les Goldman de Montclair qui ont une existence plus contrainte. Entre les deux, la loyauté de Marcus vacille « Mes journées avec les Baltimore étaient  baignées de soleil et de bonheur ». Il y a l’argent qui rend tout tellement plus aisé : les maisons sont plus grandes, les lieux sont plus beaux, mais pas seulement. Il y a surtout la magie Baltimore, la grande disponibilité d’oncle Saul malgré son travail d’avocat, celle d’Anita médecin, leur légendaire hospitalité.

A ce conte de fées, viennent bientôt s’ajouter les Neville, Alexandra et son père Patrick. La jeune fille est une future star de la chanson, dont Marcus tombe éperdument amoureux. Et Patrick s’impose comme entraîneur de Woody. Car en grandissant, l’enfant sorti de rien, devient vite une étoile montante du club de foot de son université. Il est sur le point d’être recruté par un important club qui l’engagerait pour 7 millions de dollars quand tout à coup, il

 est reconnu positif à un contrôle anti-dopage. Il nie, on ne le croit pas. Sa vie s’arrête mais pas son amitié avec Hillel, insubmersible malgré les épreuves qui les attendent encore et le Drame. En deux dates, la belle vie des Goldman de Baltimore est fauchée net. Ruine, décès, déshonneur, rien ne leur est  épargné.

C’est cette chronique d’un désastre que Marcus,  en deuil permanent de ses cousins, déjà auteur à succès d’un premier roman se charge d’écrire.

Comment Les Goldman de Baltimore ont-ils pu disparaître, leur chute était-elle écrite ?

Oui, répond l’auteur qui pour répondre à cette question le livre va plonger dans l’histoire familiale, bien avant sa naissance, quand les deux frères étaient  adolescents. Saul  a toujours eu un complexe d’infériorité envers Nathan, complexe que l’argent qu’il va bientôt gagner sur un coup de dés ne fera pas disparaître. Tout comme l’habitude de jouer avec des sommes colossales.

Puis il y a l’engrenage fatidique avec l’adoption de Woody, qui redonne vie à Hillel, Woody le magnifique, fasciné par Patrick le richissime que Saul veut égaler au risque de se perdre. Enfin, le temps qui passe, les amours qui se défont, les quiproquos, les accidents achèvent le peindre le tableau d’une famille qui sombre.

Joël Dicker n’a qu’a tirer sur un fil pour que le magnifique écheveau des Goldman de Baltimore se détricote et soit réduit à néant.

Destin, malchance, désir d’éblouir, tous les ingrédients d’un grand roman sont réunis dans Le livre des Baltimore, troisième opus du jeune auteur qui après Toute la vérité sur l’affaire Harry Québert revient, plus talentueux que jamais.

La saga des Goldman de Baltimore hante le lecteur bien après qu’il ait refermé l’ouvrage.

 

Le livre des Baltimore

Joël Dicker

Editions de Fallois 475p. ; 22 euros. 

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