Planetary, tome 1

L’organisation secrète appelée « Planetary » a pour objectif de d’enquêter sur tous les mystères dissimulés au fil du temps et de les cartographier. Financée par un mystérieux individu surnommé « Le Quatrième Homme », Planetary s’organise en petites équipes d’agents de terrain dotés de pouvoirs spéciaux. Jakita Wagner et l’homme appelé le Batteur viennent tout juste de recruter Elijah Snow pour compléter l’équipe après la disparition récente de leur co-équipier. Au fur et à mesure de leurs investigations, ils vont rapidement comprendre qu’un autre groupuscule occulte agit lui aussi dans l’ombre…

 

La réédition de Planetary en France est un petit événement en soi. De par sa qualité, on va y revenir, et d’autre part, parce que la parution en France a été plus que chaotique. Jugez plutôt : la série a connu quatre éditeurs différents (Sparks, Soleil, Semic et Panini) et plusieurs moyens de diffusion (librairies et maisons de presse). Une injustice totale, donc, pour une série qui mérite un écrin à la hauteur de son ambition. Avec cette nouvelle édition, Urban répare donc cette injustice : voici compilés les 12 premiers épisodes et deux hors-séries.

 


Avec Planetary, John Cassaday réalise, à mon avis, les meilleurs dessins de toute sa carrière. Et surtout, un travail régulier : l’artiste signera l’intégralité des 27 épisodes de la série. Un vrai bonheur, à une époque où il est rare qu’un dessinateur reste plus de 10 épisodes de suite sur un titre. John Cassaday livre un dessin dynamique, voire parfois expérimental, parfaitement dans l’esprit de la série.

 

Warren Ellis, le scénariste, est ce qu’on peut appeler une pointure dans le monde du comics. Un auteur qui peut vendre un titre rien qu’à son nom (Transmetropolitan, et bientôt, Stormwatch, réédité chez Urban), et qui s’est surtout amusé à égratigner l’image du super-héros bien trop propre sur lui. Avec Planetary, je dirais qu’Ellis écrit son Ligue des Gentlemen Extraordinaires (le chef d’œuvre d’Alan Moore), mais à sa sauce.



Ou plus précisément, à la sauve pop culture,puisqu’il invoque ici les grands mythes de la culture pop contemporaine. Jugez plutôt : dans le premier épisode, les héros rencontrent Doc Savage (du moins, un pastiche, question de droits). Dans le second, ils explorent un cimetière des grands monstres japonais (Godzilla, Mothra…). Dans le troisième épisode, ils prêtent main forte à un revenant flic, mélange improbable des héros de John Woo et des créatures des histoires de fantômes chinois. Liste non-exhaustive, bien sûr.

 


Ellis aurait pu faire de Planetary qu’une compilation de références pop qu’on y aurait déjà trouvé notre compte. Mais il fait mieux : tel le magicien, par un tour de passe-passe scénaristique, il tisse petit à petit des liens entre ces récits a priori complets. Comprendre : il y a une trame de fond, une intrigue générale, absolument passionnante.

 

Enfin, l’influence de séries comme Stormwatch et de The Authority est indéniable. On y retrouve la même impertinence, la même ironie, dans les dialogues, totalement savoureux et parfaitement mitonnés.

 

En guise de conclusion, faisons simple : Planetary est un titre indispensable à tout amateur de comic-book. Absolument brillant.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Planetary, tome 1

Édité en France par Urban Comics (1 juillet 2016)

Collection DC Essentiels

28,00 €

400 pages en couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

EAN : 9782365778800

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