Swift et son courroux

Sous forme de futilités d'usage, l'auteur concurrence bien des niaiseries qui tiennent de valeur d'usage et de vertu et il n'est pas jusqu'à  la religion d'être tenue – pour ce néanmoins croyant – comme l'apogée de l'amour de soi. C'est un parfait anti-traité de la pensée orthodoxe, s'y joint un canular sur une lady naïve victime de l'auteure alors chapelain, d'un modèle de dissertation morale en lieu et place de celle qui ne possèdent pas une once d'originalité et n'alignent que citations éculées et maladresse avant de se clore par des pensées en vrac.
Rien n'échappe à le verve d'un tel auteur pour lequel l'art de plaire passe par le besoin de déplaire à ceux qui aliènent et asservissent par leurs processus moraux et leurs censures Ceux qui se disent clairvoyants restent pour lui souvent des aveugles nés et des tonneaux toujours plus sonores qu'ils sont vides. La folie et leur sagesse mais ils veulent qu'on obéisse à leur ordre. Mais Swift ne s'en laisse pas contenter et le prouve.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jonathan Swift, Modeste proposition pour empêcher les enfants en Irlande d'être à la charge de leurs parents et de leur pays et pour les rendre utile au public, coll. Inactuels/Intempestifs, Éditions Louise Bottu, janvier 2023, 92 p.-, 9€

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