Aaron Rhodes joue au parc avec son fils, Mikey. Mais après quelques secondes d’inattention, c'est le drame : Mikey disparaît ! A-t-il été enlevé ? Que lui est-il arrivé ? L'épouse d'Aaron commence à imaginer le pire : que son époux aurait selon elle tué le garçon. Petit à petit la famille se déchire, les soupçons se portent de plus en plus sur Aaron.

Mais qu'est-il arrivé à Mikey ? En réalité, il a été transporté dans une autre dimension, le monde de Terrenos, un univers médiéval et magique. Là, il est recueilli par Rook, un guerrier qui voit dans le jeune garçon le futur héros qui pourrait renverser le tyrannique Dieu Roi Lore…

Le concept imaginé par Joshua Williamson était osé mais à priori hasardeux : proposer dans une seule et même série un récit fantastique-contemporain avec de la fantasy pure et dure à la Seigneur des Anneaux. Un concept pas évident à manier. Et pourtant Williamson s'en tire ici admirablement bien.

Très judicieusement, Williamson commence son histoire par le drame qui va déclencher l'histoire : la disparition de l'enfant. La famille Rhodes est dévastée, le père accusé (à tord) d'avoir tué son enfant sombre dans l'alcoolisme. Et quand Mikey revient, sous la forme d'un guerrier qui tient autant de Conan que d'Aragorn, l'intrigue prend réellement son envol. Le scénariste fait alors avancer l'intrigue principale et, quand l'occasion se présente, il interrompt régulièrement l'histoire le temps d'une pause pendant laquelle Mikey raconte ses aventures passée sur le monde de Terrenos. Le genre médiéval-fantastique se prêtant bien à ce petit côté « (ra)conté ». On passe ainsi d'une ambiance à une autre de manière tout à fait naturelle.

Les scènes sur Terrenos sont bourrées de clichés, certes, mais fonctionnent parfaitement. Il faut dire qu'il y a peu de genres plus stéréotypé que l'heroic-fantasy. D'autant plus que Joshua Williamson s'est gardé une petite surprise sur le coude, histoire de ponctuer son histoire d'un joli coup de théâtre dans les épisodes à venir… Et il y a un autre aspect dans Birthright : cette histoire de petit garçon disparu qui revient, mais que les parents n'arrivent pas ou difficilement à reconnaître, un aspect particulièrement bien utilisé puisque réellement moteur de l'intrigue. Le père de Mikey pense être certain que le colosse est bien son fils, au contraire de la mère, ce qui sépare encore plus le couple et accentue la tension.

Andrei Bressan réalise avec Birthright son premier gros comic book et le moins qu'on puisse dire c'est qu'on réentendra parler de lui à l'avenir. Son dessin est précis et élégant permet de bien faire ressortir les émotions des visages, chose importante puisqu'on l'a vu, l'histoire accord une large place aux interactions familiales. Les premières pages sur Terrenos sont époustouflantes, épiques.

Ce premier tome de Birthright séduit, intrigue et donne une furieuse envie d'en savoir un peu plus sur le destin de la famille Rhodes et l'univers de Terrenos. Une réussite.

Stéphane Le Troëdec

Joshua Williamson (scénario) et Andrei Bressan (dessins)

Birthright, tome 1 – Le retour

Édité en France par Delcourt (25 novembre 2015)

Collection Contrebande

144 pages couleur, papier glacé, couverture cartonnée

16,50 euros

EAN : 9782756069968