Les émois de Cécile Odartchenko

Aux blasés de la vie et aux dépressifs la lecture du Journal de Cécile Odartchenko est vivement recommandé. Après des affres sentimentales et une cruelle période où la jeune femme se sentie comme excommuniée du territoire des vivants elle trouva là le moyen de superbement rebondir, penser, écrire, voyager et aimer. Chaque fois comme si c'était la première fois.

Non seulement elle est devenue romancière et poète mais éditrice qui aida à faire connaître Pierre Garnier, Jean-Paul Klée, Jacques Abeille, Ariane Dreyfus et bien d'autres. Et sa propre bibliographie s'est construite autour d’un noyau « dur ».  Qui est celui des amours capables de soulever des montagnes pour une telle chamane qui fit de ses frayeurs une force vitale. Ce qui est rare mais justifie déjà l'intérêt à porter à ce superbe journal vif, libre, circonstancié et poétique au plus haut point.

Sans exhibitionnisme l’auteur dit tout : les terreurs premières éprouvées concernant son propre corps et la nature du désir qui différence la femme de l’homme : cette pièce essentielle à mon édifice, le mât de ma barque.
Les mâles traversent l'histoire de sa vie et en conséquence son journal. L'existence s'y sublime. Amants ou épistoliers, compagnons en poésie et en arts sont là pour le meilleur et pour le reste aussi. Au nom de l’injonction première : pleurer et jouir selon la seule ordonnance du désir.


Jean-Paul Gavard-Perret


Cécile Odartchenko, Une femme heureuse, vol. 2 - Hiroshima des fleurs, Propos2éditions, juin 2021, 196 p.-., 22 €

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.