Mystery Society — mélange détonant entre X-files et La Ligue des Gentlemen extraordinaires

Prenez un as de la cambriole au sourire si doux, sa femme aussi intelligente que dangereuse, un robot animé par le cerveau de Jules Verne, une femme fantôme, deux petites jumelles atomiques aux pouvoirs incroyables (télékinésie, champs de force, téléportation, etc.), et vous avez la Mystery Society fondée pour mettre à jour les complots — comme les mensonges de l'Etat — aussi bien qu'enquêter sur le paranormal. Un mélange détonant entre X-files et La Ligue des Gentlemen extraordinaires,  qui doit lutter à la fois contre les forces spéciales et un étrange voleur qui vient de s'emparer du crâne d'Edgar Allan Poe.

Les personnages sont attachants, forment une équipe incroyable, et le tout est plein d'un humour potache. Les dessins sont globalement très réussis et la dynamique des pages est admirable, les cases ne sont pas figées et il y a une intelligence globale de la mise en scène qui impressionne. Alors, avec toutes ces qualités, que manque-t-il à cet album pour être une vraie réussite ? un scénario qui laisse un peu de surprise car tout est trop facile, la Zone 51 est traversée comme un gruyère et les enquêtes sont vidées de leur charme par une manière de sur-clairvoyance... Inspiré des mauvais côté de X-files...

Sans être désagréable (en tout cas à l'oeil c'est un vrai plaisir) on sort de la lecture de Mystery Society avec un petit sentiment de déception à cause du scénario qui ne laisse aucune chance à l'aléa et où vaincre même le plus puissant adversaire est si facile... 


Loïc Di Stefano

Steve Niles (scénario) et Fiona Staples (dessin), Mystery Society, Jungle comics, juin 2016, 128 pages, 16 eur
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