Kamel Daoud, Meursault contre-enquête : un homme perdu

Si Meursault nous raconte l'histoire du criminel, Haroun nous raconte l'histoire de la victime, la vie de l'un est marquée par l'absence de sa mère qui se retire silencieusement de ce monde, celle de l'autre est marquée par l'imposante présence de sa mère.

Haroun, raconte dans un bar, comment on peut tuer quelqu'un plus qu'une fois, d'abord par les balles tirées avec indifférence, ensuite par le fait d'enlever à la victime toutes les composantes de son identité, dont, son nom et son prénom.
Haroun, frère de Moussa, l'arabe tué par Meursault, l'étranger du chef d’œuvre d'Albert Camus, raconte les jours difficiles qui ont suivi le meurtre de son frère, la souffrance vécue par sa mère, et le crime qu'il devait à son tour inévitablement commettre.

Avis personnel :
Je trouve que l'histoire de l'Etranger est une histoire que l'on raconte une seule fois, le roman de Kamel Daoud, a largement profité de l'emprunte que celui de Albert Camus a laissée, je trouve le personnage de Haroun plutôt encombré d'un esprit blagueur pas très drôle, et que contrairement à Meursault qui n'avait pas un caractère ordinaire, mais qui était spontané, Haroun, lui, est plutôt un homme perdu et déséquilibré, qui tente désespéremment d'emprunter un chemin pas forcément fait pour lui.

Manel Yousfi

Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête, Actes Sud, mai 2014, 160 pages, 19€

 

> Lire également la critique de Meursault, contre-enquête par FAL

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