Michael Lonsdale, le Dictionnaire de ma Vie

Michael Lonsdale : Une foi pour toutes


Il était temps que Michael Lonsdale se raconte.


Certes, il a déjà publié moult livres mais la plupart axé sur sa foi, son amour de Dieu et la place de la religion dans son quotidien. Or, il a beaucoup d’autres choses à raconter. Un coup d’œil sur la liste des films et des pièces auxquels il a participé donne le vertige. Cet acteur-là n’a jamais arrêté, goûtant à tous les genres, de la comédie (Hibernatus…) aux œuvres élitistes (Indian Song…), en passant par les polars internationaux (Chacal…), sans oublier, bien sûr, James Bond (Moonraker) !


À travers un "dictionnaire de ma vie", il retrace, rubrique après rubrique, son parcours et quelques-unes de ses rencontres.


Bien sûr, la foi continue d’occuper la place majeure. Elle est partout en lui, autour de lui. Tout passe par son prisme mais il a le bon goût ne pas l’imposer aux autres et de se contenter d’un prosélytisme de bon aloi.


Pour le reste, il évoque son enfance ballottée qui eut notamment pour cadre l’Afrique du Nord d’une autre époque. Une mère passionnée, un père le nez dans la bouteille, un beau-père affectueux, un demi-frère haineux, etc. De quoi faire une série dramatique aux nombreux épisodes.


Il parle aussi de son amour déçu (avec Delphine Seyrig) mais se montre très discret sur ses autres amours. Lonsdale n’a pas envie de se dévoiler totalement.


Il narre Marguerite Duras avec qui il a entretenu des liens de réelles complicité mais aussi De Funès avec qui le contact fut cordial.

Il évoque ceux qu’il a aimés et, plus brièvement, ceux qu’il a détestés (Jean Cocteau, entre autres).


Et, joie pour les amateurs, il raconte en de trop courtes lignes le tournage de Moonraker qui l’a beaucoup amusé. J’ai eu l’occasion d’en parler avec lui lors de notre unique rencontre et je peux confirmer qu’il est riche en anecdotes sur ce sujet. D’ailleurs en règle générale, on aimerait toujours qu’il en dise plus. Ainsi se contente-t-il de dire que son pire tournage fut Le Bon Roi Dagobert (avec Coluche et Serrault) alors que le lecteur réclame détails et précisions !


L’ouvrage baigne dans une retenue et un humour typiquement britanniques. Michael se considère, à juste titre, plus british que franchouillard. Cela se sent dans son jeu, dans son comportement et, désormais, dans ses écrits.


Le principal reproche que je fais à cet ouvrage repose sur les répétitions. Des affirmations reviennent non seulement dans différentes rubriques mais aussi à l’intérieur d’une. Quitte, parfois, à subir divers changements (finalement, la propriété du grand-père se situait à combien de kilomètres d’Alger ?). On rétorquera que c’est le principe d’un dictionnaire, qui n’est pas censé être lu dans sa continuité mais parcouru comme on picore à un buffet. Certes, mais un léger nettoyage aurait fait du bien à l’ensemble, ne serait-ce que pour éviter de faire passer M. Lonsdale pour un vieux radoteur.

Dans l’ensemble, le but est atteint : mieux faire connaître Michael et, profitant d’une vue globale sur sa carrière, mieux l’apprécier.



Philippe Durant


Michael Lonsdale, le Dictionnaire de ma Vieréalisé avec Anne-Isabelle Tollet

Kero – 269 pages – 17 € - septembre 2016

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