The Wicked + The Divine, tome 2 – Fandemonium

Les dieux reviennent sur Terre tous les 90 ans. Ils se réincarnent dans le corps d’adolescents et deviennent des pop stars adulés par le public. Seulement le succès est de courte durée : deux après leur réincarnation, ils meurent. Le cycle se reproduit inlassablement depuis des siècles.

Mais l’inimaginable s’est produit : Eleanor Rigby, alias « Lucifer », a été assassinée ! Et pour Laura, une de ses plus grandes admiratrices, rien ne va plus : non seulement elle doit faire le deuil de son idole, mais elle est persuadée d’avoir hérité des pouvoirs de Lucifer.

Bientôt, Laura fait la connaissance « Inanna », le dieu de la Divination. Ce dernier partage avec elle sa théorie sur le meurtre de Lucifer : les tueurs seraient des fans de la star !

Bien décidée à faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat, Laura choisit alors de mener sa propre enquête. Elle se rend à un concert où on attend plus de 100 000 fans. Laura y retrouve une vieille connaissance : la journaliste Cassandra y réalise un reportage sur les dieux. Cassandra lui révèle une de ses théories, le « Gambit de Prométhée » : lorsqu’un mortel tue un dieu, il deviendrait immortel…

 

Après un premier tome déconcertant, brouillon et au final décevant, j’ai attaqué cette deuxième salve d’épisodes en espérant qu’enfin, la série allait prendre son rythme de croisière. En choisissant de tuer Lucifer à la fin du tome 1, Kieron Gillen faisait un pari audacieux car Lucifer était une des figures importantes du « casting » de ces nouvelles stars divines. Et cette option s’avère payante car elle oriente la série vers une figure qu’on connaît mieux, celle de l’enquête. Du coup, on se retrouve en terrain connu, on connaît la chanson : The Wicked + The Divine devient plus « compréhensible ».

 

La mort de Lucifer a cela d’intéressant dans la série que les cartes sont donc redistribuées entre les personnages. Les relations entre les dieux sont modifiées, et chacun va tenter soit de sauver sa peau soit de tirer profit de la situation. L’intrigue continue à présenter de nouveaux personnages (Inanna, Woden, Cassandre, Persephone) et donc d’enrichir l’intrigue. Et puis il y a comme une place à prendre, ce que Kieron Gillen gère plutôt bien. De ce côté, le tome 2 réserve au moins deux petites surprises plutôt bien amenées.

 

D’ailleurs, Kieron Gillen en profite pour mettre un peu plus en avant Ananke, un personnage du Panthéon divin qui jusqu’à présent était resté dans l’ombre. C’est aussi l’occasion d’en connaître un peu plus sur l’histoire des dieux. Gillen distille les informations au compte goutte, et je fais le pari qu’elles vont prendre toutes leurs importances dans quelque temps.

 

Mais la série ne parvient pas à se défaire de certains problèmes, comme son incapacité à générer du suspense, par exemple. Le ton est si désinvolte qu’on peine à s’attacher aux personnages. Et le cliffhanger final pèche par son manque d’originalité (oh, encore…). J’espère que Kieron Gillen a encore d’autres surprises en réserve.

 

Côté dessins, Jamie McKelvie assure le spectacle. J’aime beaucoup la manière à la fois spectaculaire et élégante qu’il a de mettre en scène la musique. Son dessin est parfois un peu statique, mais il soigne sa mise en page, la gestuelle des personnages et leurs costumes. Il s’appuie sur les couleurs de Matthew Wilson qui fait un choix de palette particulièrement judicieux. Dans chaque épisode, on retrouve au moins une expérimentation graphique que Jamie McKelvie semble affectionner. Une petite touche d’originalité bienvenue.

 

Bonne nouvelle : ça y est (ou « enfin », serais-je tenté d’écrire) ! The Wicked + The Divine a trouvé son rythme ! Avec ce tome 2, on comprend un peu mieux où les auteurs veulent amener la série. Le tome 1 m’avait laissé sceptique ; ici, je m’y retrouve déjà mieux. The Wicked + The Divine a un potentiel intéressant mais qui, à mon avis, n’est pas encore totalement utilisé.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Kieron Gillen (scénario), Jamie McKelvie (dessin)

The Wicked + The Divine, tome 2 – Fandemonium

Édité en France par Glénat (26 octobre 2016)

Traduit par Éloïse de la Maison

Collection Comics

192 pages couleurs, papier glacé, couverture rigide

17,50 euros

ISBN : 9782344020760
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