Eric Suchère : révisions des poncifs

Dans sa critique de l’art contemporain Eric Suchère possède  le mérite de faire preuve d’un esprit de finesse. Plutôt que de jouer au casseur tout azimut il  montre que ce qui se range sous certains termes « négatifs » oblige de plonger dans l’histoire de l’art de manière intelligente et non à coups de fadaises.

Traitant par exemple des mouvements qui revendiquent « le rien le peu, le pas grand-chose » comme valeurs, l’auteur met les pendules à l’heure. Il  remonte au besoin avec pertinence le temps en rappelant à nos bons souvenirs le Suprématisme et Dada.

Dans chaque chapitre de son livre l’auteur fait preuve non de tolérance mais d’impertinence plutôt que de distribuer bons points ou coups de pied au cul. L’auteur ni ne se range, ni rampe tout en serrant au plus près la création  qu’en analysant divers catégories et pratiques où se mêlent l’imaginaire, le symbolique ou le réel.

Sortant des évangiles sur la question, le critique propose un texte « analytiques» non pour soigner les symptômes mais montrer comment ils indiquent des voies. Le tout en un certain athéisme afin que ce ne soient plus les clercs fondateurs de la religion de leur seule grâce qui imposent leur vulgate.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Eric Suchère, Symptômes - Lectures transversales de l’art contemporain, L’Atelier contemporain, 2018, 178 p.-, 20 euros

 

 

 

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