Livane Pinet à fleur de lieux

Dans son premier roman où surgissent plus de questions plus que de réponses, Livane Pinet à la fois se rémémorre des épisodes et sa vie et s'ouvre sur une attente. L'héroïne espère celui qui la sortira de sa coquille et qui déjà lui remplit le cœur là où la fiction dérive dans les paysages, villes, villages, landes et dunes.

Livane Pinet construit une sorte de cosmologie de l'ici-bas selon une triangulation aussi géographique, géométrique que poétique. Entre les êtres, la terre et le ciel apparaît une féerie dense là où les corps appartiennent certes au tellurique mais aussi à l’ombre des astres.

Le roman devient celui d'une incomplétude à remplir. D'où chez l'innocente héroïne ce passage d'une rive à l'autre là où le désir l'emporte sur l'insatisfaction. Si bien que l'écriture ne réduit ni la profusion du monde ni la joie qui en vient.

Tout est souligné par la puissance rythmique et métaphorique d'un langage narratif mais avec des digressions et répits afin que la vie en attente prenne forme et sens. La prosodie devient une liturgie de la parole, une célébration émerveillée mais inquiète du monde dans la diversité de ses régimes élémentaires.

Plus serein que dans ses précédents recueils de poèmes, Livane Pinet crée un roman d'âme où finalement le partage d'amour se fait au delà des blessures dont le texte émet l'écho. Le monde se transforme autant dans ses paysages que dans ses repères. Et peu à peu le livre rejoint les étoiles et leurs pierres filantes que ses pages viennent caresser.

Jean-Paul Gavard-Perret.

 

Livane Pinet, Les pierres filantes, L'Atelier Contemporain, mars, 2020, 144 p.-, 20 €

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