La danse des mots d'Odile Massé

Le texte d'Odile Massé devient le lieu théâtral des métamorphoses comme des dérapages voire des ratés du langage chez son amoureuse inconditionnelle.

La pièce – si nous pouvons l'appeler ainsi – représente l'endroit où danse la langue. L'animal humain avec sa voix tente de reconquérir une force.
Dans un tel échafaudage l'auteure s'amuse à se et nous faire peur avec drôlerie. 

C'est  le défi de celle qui tente de nous réveiller en ce qui sort du grand volcan du théâtre de la parole. Le texte devient l'adresse poétique face à une certaine stupeur organisée. Tout ici reste une incitation à bouger.

De vastes poumons se soulèvent. Preuve que dans chaque voix existe toujours une clé cachée, une réponse attendue et toujours différée. Odile Massé  l'appelle contre le silence. Elle ouvre une perspective de dépassement lucide sur les tensions qui lient à soi-même, au monde, au mutisme.

En double "je" (seul ou en chœur)  et jeu une déambulation de la parole se recrée. S'ouvrent des sous-sols dans l’épaisseur givrée plus loin que la cendre, entre effacements successifs, remords opaques voire fausses pistes  mais surtout avancées en divers appels et ouvertures.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Odile Massé, Forêt des mots, dessins de Paul de Pignol, L'Atelier contemporain, février 2022, 158  p.-, 20 €

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