Pierre Cendors en pays de solitude

Magnifiquement accompagné de photographies plus qu'illustratives de Jacques Mataly, écrit au fil des pas, Seuil du seul est le récit d’une randonnée solitaire en Écosse, sur l’île de Skye. Le livre devient le carnet d’une descente en soi, d’une catabase poétique.

Le poète et romancier demeure voya­geur et baladin attentif aux souffles des lieux là où l’Un se mêle à tout et où il perd volontairement son visage en 48 fragments entrecoupés du récit d’une marche sur l’île. Preuve que le paysage  se tient toujours dans le langage. Il suffit d'écrire sur ses lignes et d'autant qu'il est aussi le prêt-à-porter de la ponctuation.  

Mais sur une telle piste la langue se brouille  tant les paysages se chassent d'abord puis s'enchâssent. Un ouvroir potentiel galope comme le vent  à pleine vitesse ou chemine au ralenti comme le poète. Rien n'est plus grand alors que l'abîme de perplexité dans lequel une tel livre nous précipite.

Jean- Paul Gavard-Perret

Pierre Cendors, Seuil du seul, L'atelier contemporain, mars 2022, 80 p.-, 25 €

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