Stéphane Spach : dedans dehors, envers endroit

Stéphane Spach glane et collecte. Mais pas n'importe quoi même si son registre est vaste. S'y côtoient encriers exhumés des tranchés de la première guerre, ossements dispersés et crânes d’animaux issus de collections zoologiques, fleurs et feuilles fanées qui semblent des reliques d’un jardin perdu.
Tous ces éléments  sont offerts au regard en cette vaste monographie. Leur silence troublant est brisé de murmures adéquats d'Ann Loubert, Daniel Payot, Roland Recht, Jérôme Thélot et Alexis Zimmer. Ils expriment comment l'artiste soustrait ces objets au chaos de dehors pour leur offrir un décor fixe pour mieux révéler leurs contours et leur matérialité.
L'objet est dégagé de ses liens culturels ou de "nature" pour le  faire voir autrement. En surgit la familiarité ou l'étrangeté des rapports que nous éprouvons à de tels contacts.
Le travail particulier de la quête préalable fait partie de l'œuvre. L'artiste  capture aussi des paysages de ses lieux de cueillette et ils deviennent aussi le cadre d’une célébration de l’ordinaire. La banalité des choses comme des lieux appartiennent à ce jeu et à l'épreuve du regard qu'ils proposent.

Jean-Paul Gavard-Perret

Collectif, Stéphane Spach photographe, L'Atelier Contemporain, novembre 2022, 336 p.-, 35€

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