Pierre Cendors l'insomniaque

Poète, romancier et baladin occidental, lors d'une randonnée solitaire en Écosse, sur l’île de Skye, Piere Cendors se retrouve attentif aux souffles des lieux. L'auteur se mêle au tout et perd volontairement son "visage" en 48 fragments entrecoupés du récit de sa marche. Ici le paysage se tient toujours dans le langage de l'Un qu'il ne faut pas confondre avec Dieu cette transcendance la plus imprécise qui soit.
L'île devient le réapprentissage de la parole, son alimentation poétique. Cela ne mange pas de pain mais demande beaucoup d'énergie. D'autant que chacun peut être troublé par l'immanence d'un tel paysage même s'il n'est pas fait pour éponger le corps et calmer ses  tourments.
D'autant que le poète  évite de laisser le compas dans le cercle, ou le mètre dans la roche. Bref il ne s'endort jamais. Nous voici alors portés vers l'essentiel : à la fois à ce que peut le corps dans sa marche forcée d'ermite. Pourquoi mérite-t-il alors tant de griefs ? Après tout son histoire est banale - ce qui ne veut pas dire simple tant ici douleur,  joie, ruptures, liens se trouvent soumis à un haut lieu de forces vives.

Jean- Paul Gavard-Perret

Pierre Cendors, Seuil du Seuil, L'Atelier Contemporain, mars 2022, 80 p.-, 25€

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.