Jakuta Alikavazovic, La blonde et le bunker : audacieux et intrigant

C’est une blonde tombée du paradis, une espèce de sensation, mystérieuse et fascinante, croisée par hasard à Beaubourg. On la dirait tirée d’un film noir, Howard Hawks en aurait fait une star, Hitchcock une légende. Lui, il est photographe, il la shoote, il se dit que c’est déjà une façon de l’enfermer, de la garder rien qu’à lui. Gray, c’est son nom. Gray n’a rien compris, la blonde Anna tient les clés du bunker. Elle lui propose de s’y installer. Pourquoi refuser. Rien d’étrange, si ce n’est cette fille insaisissable qui joue avec la réalité.

 

Dans le bunker, il y a John, c’est l’ex-mari d’Anna, un artiste ; lui aussi a voulu s’approprier la blonde. Dans une œuvre picturale à moins que cela ne soit un roman. Anna, Gray et John vivent ensemble sans jamais se croiser. C’est ainsi les bunkers, pour l’intimité, rien de mieux. À la mort de John, Gray devient son exécuteur testamentaire et les choses se corsent. Déjà qu’elles n’étaient pas simples…

 

Jakuta Alikavazovic possède un nom d'héroïne. Elle nous livre ici un roman étonnant où l’amour se joue de l’art qui se joue de la littérature qui se joue de la fiction qui se joue du lecteur. Autant dire un sacré tour de force. Audacieux et intrigant, avec en prime une femme fatale comme on en rencontre qu’une fois dans sa vie.

 

Stéphanie des Horts

 

Jakuta Alikavazovic, La blonde et le bunker, Éditions de l’Olivier, août 2012, 200 pages, 16,50 €

 

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