Du sionisme à la question juive, ou La persistance de la question palestinienne

Oui, une fois encore, comme dans toute révolution qui s’entend, physiquement parlant, c’est le retour à l’envoyeur qui stigmatise le mieux le cancer qui ronge l’humanité depuis plus de soixante ans. Oui, la question palestinienne ne perdure qu’à cause de la "question juive" volontairement non résolue et instrumentalisée par le sionisme, n’en déplaise à certains orateurs que les médias devraient arrêter de nous imposer jusqu’à l’écœurement. Nous devrions plutôt avoir à l’antenne des contradicteurs comme Joseph A. Massad qui perpétue la pensée humaniste et remet certaines pendules à l’heure, comme l’a fait par le passé, feu Edward Said

Ce petit livre riche d’enseignements se doit d’être lu et son message divulgué afin que soit dissout le dernier mouvement politique xénophobe d’envergure.
Mais pour cela il faut le courage de nommer, donc de dire que le sionisme est avant tout une idéologie nationaliste, dans le sens de la tradition romantique européenne, largement influencé par les philosophes allemands Herder et Fichte. Mais pas seulement : quelques idées nauséabondes typiquement fin de siècle vinrent l’enrichir, dont celles développées par Max Nordau, théoricien par excellence de la dégénérescence. Il fut d’ailleurs très vite intégré au mouvement et devint l’un des pères philosophiques du sionisme, appelant à la "régénérescence des Juifs dégénérés", sic... (in Le judaïsme des muscles / Muskeljudentum, juin 1903).

Et comme tout projet nationaliste, le sionisme est donc bâti sur une opposition binaire entre soi et l’autre : ainsi, c’est bien la manière dont l’antisémite - et le non Juif - constitue le soi du sionisme, le Juif étant l’autre contre lequel doit être fondé le nouveau soi. 
En effet, nous explique Massad, "en intériorisant la subjectivité antisémite, le sionisme adopte sans reste son épistémologie, voyant ainsi le Juif comme tout ce que n’est pas la nouvelle identité sioniste. Dans l’idiome sioniste, cela se traduit par le fait de se détourner du Juif diasporique au profit du nouveau Juif israélien attaché à la terre, modelé d’après l’antisémite par opposition à l’existence même du Juif diasporique. Si l’antisémite recherche l’expulsion et l’annihilation du Juif diasporique, le Juif israélien est engagé dans un projet similaire.

D’ailleurs, ne trouve-t-on pas toute une historiographie qui porte sur l’assistance apportée par le sionisme aux régimes antijuifs dans l’expulsion de leurs Juifs vers Israël ? 
(Sur la collaboration du sionisme avec le nazisme, voir Lenni Brenner, Zionism in the Age of the Dicators, A Reappraisal, New York, Lawrence Hill, 1983. Sur sa collaboration avec les régimes irakien et égyptien pour provoquer l’exode des Juifs irakiens et égyptiens, voir Hirst, The Gun and the Olive Branch : The Roots of Violence in the Middle East, New York, Nation Books, 2003).

À cela, il ne faut pas oublier l’engagement du sionisme dans l’annihilation du Juif diasporique au point de vue ontologique, voire physique ; reniant notamment le yiddish (présenté comme la langue dégénérée des ghettos - alors qu’elle est, au contraire, la langue d’une culture, voire - et surtout - d’un "état d’esprit") au profit de l’hébreu, langue de la Torah, histoire de brouiller les cartes. 
Le sionisme serait laïc mais pourquoi s’appuie-t-il alors sur le mystique quand cela sert ses desseins ?

Et, en effet, le nouveau Juif sioniste ne peut se réaliser ontologiquement que dans son opposition à tout ce qui est diasporiquement juif (et qui formait la majeure partie de l’existence juive jusqu’à l’émergence du sionisme). Comme nous l’a montré Ella Shohat (sociologue israélienne), le sionisme, qui redoute un retour du refoulé, s’efforce toujours de réprimer le Juif diasporique dans sa nouvelle subjectivité (Sephardim in Israel in Journal of Palestine Studies, n°100, été 1996).

Et c’est bien en extériorisant cette anxiété sur les Palestiniens - comme nouveau Juif diasporique - que le sionisme espère garantir la permanence et la stabilité de sa nouvelle objectivité. 
"La persistance de l’oppression sioniste des Palestiniens lui est ainsi nécessaire pour maintenir la structure ontologique de la nouvelle identité", nous rappelle Joseph A. Massad, et, "à défaut de quoi il redoute que le Juif diasporique intérieur revienne le hanter." 
Cela ne vous rappelle-t-il pas la formule, désormais fameuse, de Jean-Paul Sartre qui dénonçait la nécessité du Juif pour l’existence ontologique de l’antisémite ?

Le sionisme c’est aussi un mouvement colonial qui a grandi dans l’ombre du monde colonial européen avec le secret espoir de le seconder et de l’aider à s’étendre. Mais la fin du colonialisme formel débutée avec l’indépendance de l’Algérie (1962) et clôt avec l’Afrique du Sud (1991-94) place désormais Israël comme la dernière colonie de peuplement, ce qui se traduit par une angoisse croissante quant à la place qu’elle occupe dans le monde, et entraîne sa population dans un nationalisme chauvin, son gouvernement à toujours plus s’armer, et son idéologie à verser dans le racisme. 

Le peuple palestinien est donc bien seul face à un tel monstre, et sa résistance n’en est que plus héroïque. Puisque les dirigeants du monde semblent vouloir l’ignorer, c’est donc bien aux nations, donc aux peuples, de se mobiliser pour qu’un terme soit mis au racisme et au colonialisme israéliens et qu’Israël se transforme en un Etat binational. Et dire cela n’est pas de l’antisémitisme !

"L’ironie consistant pour le sionisme antisémite à représenter les Palestiniens sous les traits du véritable antisémite n’a rien de purement rhétorique : c’est un geste essentiel au modelage de l’opinion publique juive, à la fois en Israël et dans le monde. Si l’antisémitisme européen et le sionisme avec lui visaient le Juif asiatique d’Europe, la résistance palestinienne, appelée « antisémite » par le sionisme, vise le Juif européanisé en Asie. Ce qu’exige la résistance palestinienne est la déseuropéanisation du Juif."

Elle en appelle donc au simple bon sens pour que le sionisme renonce à sa source d’inspiration qui est l’antisémitisme européen. En effet, les Palestiniens militent pour l’asiatisation des Juifs européens d’Israël, pour qu’à terme ils se considèrent désormais comme étant du Moyen-Orient et non plus au Moyen-Orient...
Et c’est bien ce crime de lèse-majesté que les Palestiniens ont osé commettre - et qu’on leur fait payer chaque jour - car ils ont touché au cœur du projet sioniste qui n’est rien de moins que l’européanisation du Juif en milieu asiatique. Il ne faut pas chercher plus loin la raison de l’insistance des idéologues sionistes dans ce refus d’être asiatisés car ils savent que cela leur couperait nette les aides des pays européens et surtout des Etats-Unis !

"Ce n’est pas pour se voir défait par les « nouveaux Juifs » que le sionisme s’est acharné durant un siècle à transformer le Juif en antisémite et à s’intégrer ainsi à l’Europe." Dont l’exemple le plus facile à repérer est l’inscription d’Israël dans les compétitions sportives du Championnat d’Europe (foot, basket, etc.) alors qu’il existe un Championnat d’Asie auquel participent ses voisins et auquel elle devrait participer... 
La persistance d’Israël à opprimer les Palestiniens est précisément "persistance à réprimer le Juif intérieur. Les engagements antisémites américain [l’alliance contre nature avec les néo-conservateurs et les sionistes chrétiens foncièrement anti-juifs illustre parfaitement cette stratégie] et européen à soutenir les Juifs déjudaïsés en Israël sont au cœur de la question palestinienne. La persistance de la question palestinienne est donc la persistance de la question juive."
CQFD.

Ce livre édifiant est bien un brûlot qui remet en perspective l’un des mensonges les plus sulfureux du siècle passé. Il décrypte les monstruosités avancées par certains "intellectuels" depuis la fin du XIXe siècle, et qui se sont amplifiées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Si vous n’avez pas lu La Dialectique de la Raison de Theodor W. Adorno, La Conception matérialiste de la question juive de Abraham Léon, Les Origines du totalitarisme de Hannah Arendt, Jérusalem ou Pouvoir religieux et judaïsme de Moses Mendelssohn, Le Septième Million de Tom Segev ou encore L’Industrie de l’Holocauste. Réflexions sur l’exploitation de la souffrance des juifs" de Norman Finkelstein, et bien d’autres ouvrages, Joseph A. Massad l’a fait pour vous.
Ce professeur associé à l’université de Columbia, à New York, vous propose de refermer définitivement la page sur l’une des dernières injustices faite au monde, un crime contre l’humanité qui se perpétue chaque jour dans l’indifférence générale de nos dirigeants. 

Lisez ce livre. 
Et agissez...


François Xavier


Joseph A. Massad, La persistance de la question palestinienne, traduit de l’anglais par Joëlle Marelli, La fabrique éditions, septembre 2009, 102 p. - 12 €

46 commentaires

Voilà un article très éclairant qui mériterait d'être à la Une et fissa ! Notamment à la place de celui sur Véronique Olmi qui végète depuis plus d'un mois, va savoir... mais comme le disait si bien Héraclite : "Les hommes qui aiment la sagesse, doivent, en vérité être au courant d'une foule de choses." La lumière éblouit. Elle est dangereuse... à ne pas laisser entre toutes les mains ! 

L'article est intéressant certes mais certaines formulations sont bizarres. Par exemple:"Le peuple palestinien est donc bien seul face à un tel monstre". Loin de moi l'idée de jouer la police de la pensée, mais une telle phrase peut choquer. Israël un monstre? Voyons! l'état juif est très loin de la perfection, on peut contester sa politique, considérer que la colonisation de la Cisjordanie constitue une erreur historique d'envergure mais le qualifier de monstre est pour moi un glissement sémantique très regrettable. Enfin, d'un point de vue politique, la solution d'un état binational est clairement impossible car ni les palestiniens, ni les israéliens ne le souhaitent.

"monstre" : "monstrarer", montrer du doigt, exposer aux regards en latin... plus sympa, non ? Et puis... l'auteur de l'article a dû l'employer à bon escient, faut pas non plus jouer les "vierges effarouchées" pour un pet de travers surtout quand on voit le genre d'inepties véhiculées dans d'ignominieuses contre-vérités à l'instar du dernier livre de Jean-Claude Grumberg sur la question juive ! Là, oui, il y a de quoi s'alarmer d'une myriades de glissements sémantiques.

"Puisque les dirigeants du monde semblent vouloir l’ignorer, c’est donc bien aux nations, donc aux peuples, de se mobiliser pour qu’un terme soit mis au racisme et au colonialisme israéliens et qu’Israël se transforme en un Etat binational. Et dire cela n’est pas de l’antisémitisme." Vous avez raison, ce n'est pas de l'antisémitisme, c'est de l'angélisme ; et si c'est un doux rêve que de vouloir l'imposer aux dirigeants du monde (mais après tout, pourquoi pas ?), par la voie des peuples et des nations, comme vous le dites, à quels peuples et quelles nations faites-vous référence ? Parce que si vous étudiez la position des Palestiniens et des Israéliens (les peuples, donc), je  ne peux que rejoindre Sylvain dans son commentaire ci-dessus, bien incapable de voir en quoi (et qui) "on" pourrait imposer une solution à des gens qui n'en veulent pas.
Quant à qualifier l'injustice faite au peuple palestinien comme "l'une des dernières faite au monde, dans l'indifférence de nos dirigeants", c'est tout d'abord avoir une vision bien étroite du monde et des injustices qui y sont perpétrées et, ensuite, faire à nouveau preuve d'angélisme à croire que nos dirigeants s'en fichent.
Enfin, merci de votre invitation à agir. Reste à trouver le mode d'emploi. Attendez, je vais vérifier s'il me reste un exemplaire d'"Indignez-vous" de Stéphane Hessel... il doit être quelque part dans ma bibliothèque, certainement dans la catégorie "prêt-à-penser".

@Sylvain - Renseignez-vous un peu plus, l'état binational est LA seule solution, aussi bien Eric Hazan que Michel Warschawski (dont je me targue d'être l'ami) ne cessent de prôner en ce sens, et tant la géographie que, finalement, l'histoire, font que c'est la seule solution. Il y a aussi la fille de Moshe Dayan qui prône pour un état binational et tant d'autres... Enfin "monstre" pour ce qui s'y passe tant du point du vue des lois anti-arabes que de l'aparthied larvé et des bantoustans de faits sans parler du mur ; mais il faut y aller pour savoir ce qui s'y passe ; y êtes-vous allé ?

@ Greg - Oui on peut imposer il suffit de le vouloir : l'Occident a bien imposé un Kosovo  libre (pour mieux le détruire - je parle de ses richesses minières), une Yougoslavie éclatée (pour mieux régner sur les Balkans), une Libye "libre" (pour mieux voler son pétrole), etc. donc je pense plutôt que c'est vous qui pêchez par naïveté ; le problème d'Israël est lié à la culpabilité des Occidentaux sur la Shoah mais ce n'est pas aux Arabes à payer ; d'autant que si les Alliés n'ont pas bombarder les voies ferrées menant aux Camps ni les Camps eux-mêmes c'est à la demande express du Congrès juif mondial bien planqué au chaud à New York (dixit le Grand Rabbin de Slovénie, cité par MW dans son livre Sur la frontière).

Bref, les amis, si vous voulez commentez sur ce sujet, libre à vous, mais ne me racontez pas d'histoire(s), je connais le sujet...

Virginie fait un peu de latin, c'est bien, mais "Monstre" a un sens aujourd'hui qui n'est pas celui du Gaffiot. D'ailleurs, quelle étymologie défendra le si éclairant FX dans des propos comme "le cancer qui ronge l’humanité depuis plus de soixante ans" ? Israël, ce cancer, ou cette guerre ? 

Je ne vais pas entrer dans une (nouvelle...) polémique avec FX, cependant, si l'article est très intéressant car il dénonce en effet une chape de plomb comme un Dieudonné pourrait le faire de son côté  - sans que l'humoriste ne fasse, pour sa part, l'amalgame juif / sionisme que fait FX (ou le livre dont il rend compte) -, je regrette qu'il s'agisse avant tout d'un livre (article) de militant, et en toutes choses je préfère celles qui savent garder une certaine distance par rapport au sujet, l'emportement nuit à la sérénité.

Quant au sport pris comme exemple, mettons la Turquie dans le même sac ! (même si, oui, ces deux pays n'ont rien à faire dans ces compétitions)

D'accord avec Loïc : pas besoin de s'emporter, ça fait aussi dire des bêtises. A ce propos, merci cher auteur, de ne pas écorcher mon nom, ou en tout cas de prendre le temps de le lire et de le reproduire.
Je ne crois pas faire preuve de naïveté quand je dis, contrairement à vous, que les dirigeants ne s'en fichent pas. Mais il ne semble pas vous venir à l'esprit que cela peut vouloir dire que le statu quo imposé par l'inaction des occidentaux permet aux régimes arabes de la région d'exister aussi dans une pose anti-sioniste (et non pas antisémite, parce que dans ce cas c'est un contre-sens, mais puisque tout le monde l'emploi...) qui permet à tout le monde d'exister.
D'accord avec vous sur la culpabilité de l'occident comme l'une des raisons fondatrices de la création et de la perpétuation de l'Etat d'Israël dans la forme qu'il connaît aujourd'hui. Mais réduire l'existence de l'Etat et l'impossibilité de trouver une solution à cette seule donnée est un raccourci. Quant à la solution de l'Etat binational, puisqu'elle est si facile à imposer, j'attends vos propositions sur le retour des réfugiés et de leurs descendants (et l'effet démographique, économique et social (et j'en passe), tant pour Israël que pour les territoires palestiniens, surtout quand il s'agira de les intégrer dans ce nouvel Etat binational. J'attends aussi vos propositions sur le choix de la capitale, tout le monde sera d'accord, comme il l'est depuis 60 ans, sur Jérusalem, bien entendu.
Je note que vous ne relevez pas sur la "dernière injustice" dont je vous faisais reproche. Quant à citer l'ex-Yougoslavie, et nommément le Kosovo pour prouver que les occidentaux peuvent agir quand ça les arrange, je vous renvoie à l'intervention au Kosovo, justement, durant laquelle on ne peut pas dire que les occidentaux ont présenté un front uni de rapace voulant piller les ressources naturelles de la région comme vous le présentez de manière simpliste : les atermoiements qui avaient été la honte de l'Union européenne, poussant les Etats-Unis à agir seuls (sous le parapluie de l'OTAN) sans résolution de l'ONU antérieure devraient vous rafraîchir la mémoire, peut-être, et vous donner à réfléchir.
A vouloir donner des leçons, on finit toujours par en recevoir. A vouloir vous présenter comme quelqu'un qui connaît le sujet, et donc se sent le droit de présenter un point de vue comme une réalité ultime, en nous sortant une solution miracle, vous vous exposez à des réponses faites de doutes et de questionnements. Et à vous présenter comme un expert de la question ("je connais le sujet"), vous ne faites que vous ridiculiser. Dommage, votre propos est censé, mais une vision restreinte de moralisateur vous discrédite. D'autant que vous ne savez même pas avec qui vous discutez ; la preuve à nouveau par l'écorchement du nom qui dénonce tout autant l'expression de certitudes plus fortes que tout, que l'ignorance et le manque d'intérêt que vous portez à ceux qui s'adressent à vous quand ils ne sont pas d'accord avec vous. Au final, vous avez raison, il faut arrêter de raconter des histoires. Et le meilleur moyen d'y parvenir, c'est de commencer par arrêter de se les raconter à soi-même, ça aide, à terme, à ne plus en raconter aux autres.

Je n'apprécie pas le ton de celui qui veut donner des leçons sur un sujet si propice au déchaînement de passions parfois bien stériles. J'avoue aussi m'étonner du raisonnement qui voudrait selon lequel seul celui qui y serait allé serait à même de porter le meilleur des jugements. Pour avoir eu comme amie très chère quelqu'un qui m'a infligé ce type de jugement sur ce même sujet, je reste vraiment dubitatif. Faut-il connaître le latin et aller à Rome tous les weekends pour parler de l'Empire romain? Idem pour les mayas, seuls ceux qui iraient souvent au Mexique peuvent en parler? Allons, ce n'est pas sérieux intellectuellement. Et il se trouve que je suis renseigné. J'ai lu Shlomo sand, Tom Seguev et Ilan Greilsammer, plus d'autres. Un état binational ne peut être imposé contre la volonté des peuples et le droit des gens! Pour aller au fond des choses, qui a le droit d'imposer une solution à ces peuples? Est-ce notre devoir d'intervenir sur ce sujet? Israéliens et palestiniens ne sont pas assez adultes pour régler un jour ce problème? Quelque part, je trouve qu'à la base de ces raisonnements interventionnistes, il y a des beaux restes de préjugés datant de l'époque coloniale. Enfin, je relève la comparaison avec l’Afrique du sud, elle peut être faite mais je rappelle que les arabes peuvent voter et élire des députés à la Knesset.

ça va être simple d'installer un état binational quand chacune des deux moitiés veux éradiquer l'autre... 

@ Loïc - et depuis quand les deux moitiés veulent-elles éradiquer l'autre ? à croire que vous vous faîtes une opinion en n'écoutant qu'une seule voie, celle des médias dominants ; allez donc parler avec les Palestiniens et les Israéliens, pas avec le CRIF (qui ne représente que lui-même, le gouvernement isréaliens et point les Juifs de France), le gouvernement ou les politiques israéliens mais avec les représentants de la société civile, ceux à qui ont interdit de parler ; donc oui, il faut aller sur place et vous comprendrez que les intégristes sionistes et islamistes sont une minorité mais c'est à elle que l'on tend le micro, tellement plus facile d'avoir une pensée toute faite plutôt que devoir tout reprendre depuis le début et repenser les choses autrement... 

Quant au cancer, c'est bien d'Israël dont il s'agit, Israël dans sa forme actuelle construite sur la xénophobie et le concept d'ethnie pure, il n'y a rien d'humaniste dans le sionisme c'est bien pour cela qu'il est mort quoique certains pensent...
Pour l'Afrique du Sud, on sait tous les liens étroits entre le Sin-Beth et la police raciste des Blancs, à la "belle époque", les uns ont appris des autres, partageant les mêmes idéaux politiques de l'exclusion...  
Vous êtes naïf : les Arabes votent, oui et alors ? Ils n'ont pas le droit à la propriété, il y a une liste d'emplois qui leur sont interdits, sans parler du scandale de l'affaire du poème quand Shamir a lu une déclaration contre un texte de Darwich, vous croyez quoi ? Israël est une démocratie, mais allez-y au moins une fois, passez trois heures à l'aéroport avec les services de sécurité d'El-Al avant de pouvoir embarquer et vous comprendrez la mentalité...

@ Glen - Vu que vous semblez vouloir parler du Kosovo sans en connaître tous les tenants, je vous renvoie aux ouvrages et au site de Michel Colon (valable aussi pour décrypter les média-mensaonges de la guerre en ex-Yougoslavie et autre Libye). 
Enfin, un état binational avec Jérusalem pour capitale, pourquoi pas ? Ville internationale, statut particulier, etc. toutes les possibilités sont déjà écrites sur les projets, vous n'avez qu'à les consulter...