Nathalie
Seroux tente toujours de créer des rapports entre les êtres ou les objets et
leur environnement. La tendance réaliste est souvent là pour signifier une
matière ostensiblement absente : piscine vide, lapin de chiffon. Seuls ses
portraits témoignent d’une présence effective. La photographe ne cherche pas
l'hallucination par les images mais l'accession à une sorte de littéralitélà oùil n’existe pas de stabilité "concrète" mais des impressions
de passage.
La créatrice
est hantée par la difficulté d'obtenir quelque chose de solide. Elle refuse la
recherche d’effets qui entraînent toujours la photographie dans des situations plastiques sans issue. Elle
préfère donner à chaque prise la tentation d'avoir été - un temps - sous un
ciel inoubliable.
Par la simplicité
Nathalie Seroux crée des figurations sensibles et prégnantes pour parler le
quotidien en évacuant tout lyrisme sauf à de rares exceptions. C’est une
manière d’arrêter le temps en le
représentant lorsqu’enfin les yeux s’ouvrent et que l'objet de la
représentation ne résiste pas à la représentation. Le plus souvent dans
des lieux inondés de lumière (et non d’éclairage), par la fixité comme le mouvement l'image des êtres et des choses devient délectable non par saturation
mais en « désencombrant » tout ce qui est superfétatoire.
Jean-Paul Gavard-Perret
Nathalie
Seroux, « Abcdaire, mon premier imagier photo », éditions La
Martinière Jeunesse, sortie le 12 janvier 2017.
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