Les amours chiennes : Léo Barthe

Lorsque le couple héros du livre se voit offrir la garde d'un chien, par un duo d'amis, celui-là se montre très affectueux et quitte avec peine les jupes de sa maîtresse provisoire. Elle-même éprouve à son égard des sensations qu’elle a oubliées depuis longtemps, celle qu'elle cherchait avec ses petites amies pour trouver des réponses à leurs questions sur leur éveil sexuel en jouant avec un chien.

Entre la femme et le toutou, une relation se noue mais doit se distendre lorsque les amis reviennent. Pour autant le désir allumé par le passage du chien n'a pas quitté son hôtesse. L'amie le comprend sans en offusquer : elle rebondit dessus pour réaliser des fantasmes qui la hantent depuis longtemps. Et  les gardiens de se mettre en quête de leurs désirs enfouis.

Tout prend fin avec le départ définitif des propriétaires du chien,  mais l'héroïne aura enfin compris ce qui lui permet d'atteindre l’extase et l’épanouissement.

Léo Barthe propose une fiction aussi obscène que littéraire comme il en a le secret. Il prouve que les "choses" les plus osées peuvent se dire avec élégance. L'auteur ne se perd pas dans une pornographie de bas étiage. Mieux il ouvre une leçon de tolérance et de liberté qui est toujours – écrit l'auteur – une provocation.

Reste une carne à val en maison de la tolérance. C'est aussi une saison arrachée au gris, noir sur blanc. Dans des bijoux qui sont ceux d'une "famille" pour le moins imprévue, les sens prennent un chemin dangereux et en toute errance au nom des caprices qui s'empilent dans la boîte crânienne. Mais pas que.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Léo Barthe, L'animal de compagnie, La Musardine, janvier 2018, 159 p.-, 16 €

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