Annick Geille est écrivain, critique littéraire et journaliste. Elle rédige une rubrique mensuelle pour le journal Service Littéraire et dirige la Sélection en ligne du Salon littéraire. Elle vient de publier son onzième roman, Rien que la mer, aux éditions La Grande Ourse.

Yann Moix. Extrait de : Naissance

L'imposant ouvrage de Yann Moix, Naissance, a obtenu le Prix Renaudot 2013. Un large extrait ci-dessous :

 

EXTRAIT >

1

J’allais naître. Pour moi, l’enjeu était de taille. Si c’était à refaire, je naîtrais beaucoup moins – on naît toujours trop.

— Il surnaît ! s’était indigné mon père à ma sortie des viscères maternels.

On devrait arriver en silence, faire son entrée sur la pointe des pieds. Se faire oublier d’avance. On n’est jamais  si  prétentieux qu’en naissant. Il n’y a pourtant pas de quoi : mon père, lassé par un jeu télévisé où des vachettes locales entraient en excitation sous les huées d’un parterre de campeurs méchants, s’était dirigé, braguette ouverte, vers la salle de bains où ma mère glissait du fil dentaire entre deux douloureux chicots. Il avait soulevé le tulle de sa nuisette rose praline, s’était frayé un passage dans la pilosité de sa femme puis, entre deux râles de marcassin balancé sur une ligne haute tension, avait dégoisé des insanités en la secouant comme un flipper. Mouillé comme une éponge, rouge comme un chasseur de perdrix compressé dans son gilet après une dégustation de pomerol, il vérifia l’exagération de ses propres grimaces dans la glace, propulsa dans les entrailles de ma mère changée en cyclotron un jet de spermatozoïdes fusant à la vitesse des quarks, puis s’affaissa sur elle tel un figurant de film de guerre au coup de sifflet. Il était minuit.

Il surécrit ! s’était scandalisé mon père à la sortie de mon premier roman. Je ne comprends pas qu’on ait pu donner le Goncourt, même des bacs à sable, à une telle surenchère d’outrancières épithètes ! Nul. Zéro. À dégager ! Qu’on ne compte pas sur ma mansuétude, ni sur ma pitié, pour ranger cette cagade dans ma bibliothèque. Cela contaminerait les vrais livres qui s’y tiennent, eux, avec la dignité requise. Si j’étais critique littéraire, fils ou pas fils, je lui aurais brisé les dents. Balancez-moi ça dans la poubelle ! Nous avons pour habitude, dans cette maison, de ne point faire collection de produits avariés.

Cet écrivain nul, cher lecteur, vient d’achever le livre que tu tiens entre les mains – ce livre est épais, glanduleux, visqueux, radical, oblong, coupant, muni de poils étoilés, il est (grossièrement) denté, il est purpurin, jaune pâle, tube, il est bracté, il est cilié.

— Je te fourre mon billet que vous ne le terminerez pas, mes- sieurs mesdames, ce roman ! ricana mon père. Il est des écrivains autrement plus urgents à lire que les diarrhées de cette espèce d’imbécile. D’ailleurs, la critique est unanime, voire unanimissime, pour crier que ça sent le navet.

Après trois essais de mauvais goût, Yann Moix, fasciné par Yann Moix (il ne partage, au monde, ce triste privilège qu’avec lui- même), revient avec un roman autobiographique qui se voudrait grand, mais qui, in ne, n’est que gros. Retournant à cette enfance qui ne nous intéresse pas, la sienne, il multiplie les effets, abuse des facilités, sollicite toutes les redondances pour nous infliger, nous qui étions déjà depuis longtemps affligés, les interminables délires d’une prose qui se voudrait poétique, mais ne parvient dans le meilleur des cas (sans le vouloir) qu’à être pathétique. Nous recommandons à cet auteur (tout vaut mieux que de le qualifier d’écrivain) de persister dans le cinéma, art qui se prête plus judi-cieusement à la vulgarité de ses dons. Car il a des dons, Yann Moix, au premier rang desquels, celui, parce que nous veillons en ces colonnes à rester polis en toutes circonstances, de nous agacer.

Gilbert-Alain Néhant, Le Libre Lombric du 27 août.

 

Pauvre petit Moix, pauvre petit chimpanzé. Que faire de ce gars ? Il est perdu pour la littérature, n’est-il pas ? Tellement perdu tout court, verbiage à la main, colère au cou, prêt à vomir la terre entière, lui si minuscule, si ridicule, si chose en « ule », si ventricule, si tubercule, j’oserais dire si pustule. Si vérule et si pédoncule. Nous le vomissons.

Jean-Flegme Anonyme, Viande magazine du 1er septembre.

Au fou ! Il sort encore un livre. Je dis « il » mais vous avez deviné de qui il s’agit. Tel est le dilemme auquel nous contraint l’infect Yann Moix : lorsqu’on veut dire du mal de lui (ce qui est un devoir), il faut imprimer son nom. Ce n’est plus un écrivain, celui qui nous accule à un tel reniement de notre dignité (professionnelle, humaine) : c’est un salaud. J’appelle, oui, j’appelle à une battue. J’assume, dussé-je en rendre compte devant une cour internationale : venez le tuer, rendez-vous en bas de chez lui, mesdames, messieurs (surtout messieurs), puis fracassez-le enfin, fracassez-le vraiment. Il s’agit d’en finir avec un tel malade. Quelque bras en moins, pour qui publie d’aussi pornographiques salmigondis, bâclés, dégoûtants, puérils, désagréables, sera toujours ça d’arraché, d’arraché à la mauvaise littérature, chiendent des Fnac, amanite des bibliothèques.

Michèle Mouise, Aigreur hors-série du 3 septembre.

Franchement, nous ne demandons pas à Yvan Moix d’avoir la vie trépidante de Garibaldi, mais son dernier opus, dans lequel il ne nous épargne aucun détail d’une biographie sans relief, se lira moins volontiers qu’un recueil sur les taux d’intérêt ou qu’une étude sur le biston du bouleau (biston betularia) dont l’envergure, très supérieure à celle de Moix, se situe entre 41 et 61 millimètres. Chez le biston, contrairement à ce que nous croyons comprendre à la plupart des déjectives productions de l’auteur de Partouz, la femelle est plus grande que le mâle. Le même biston, dont les circonvolutions sont bien plus palpitantes qu’une seconde passée dans la peau de Moix, vole de mai à août : on rêverait que certain auteur de « romans » s’en inspire, qui n’atteindrait jamais septembre.

Pascalin Valium et Baptiston Ligature,

Chose littéraire parade du 7 octobre.

Vous connaissez la viande avariée ? Vous en prendriez au déjeuner ? Non. Il en va de même, estimons-nous, de la littérature. Oui, il existe de la littérature qui n’est point consommable, autour de laquelle ne tournent plus, elles-mêmes écœurées, que quelques mouches hésitantes, quelques mouches vacillantes. Ouvrez le der- nier Yann Moix : c’est la seule façon de pouvoir le refermer.

François Méchant-Très, Le Fier Bruxellois du 16 octobre.

Yann Moix n’aime pas la vie. Nous sommes deux : car je n’aime pas non plus la vie de Yann Moix (et je dirais même que je n’aime pas que Yann Moix vive). C’est pourquoi la vie de Yann Moix racontée par Yann Moix est insupportable à lire. Une écriture illisible qui raconte une vie invivable, cela est trop pour moi. La vie est trop courte pour lire la vie trop longue de quelqu’un comme Moix.

Louis Jevouhé, Tatane du 26 octobre.

Chez Yann Moix, la vulgarité a toujours le dernier mot et lorsqu’il sera mort, on pourra dire sans exagération qu’il aura, même petitement, contribué à rendre le monde encore plus laid qu’il ne l’est – chapeau ! Il fallait le  faire !  Yann  Moix  n’est point fou : cela serait lui faire trop d’honneur. C’est seulement un gnome, affreux, méchant, qui n’aime pas les gens et ne par- vient même pas à exprimer sa haine avec style. Le monde, sur lequel il crache et  vomit,  saura  bientôt, et  très bien, se passer de lui. Notre rédaction ignore et condamne toute forme de racisme. Mais le physique de Yann Moix, si particulier dans la hideur, nous incline à penser que quelques humains ont la laideur qu’ils méritent. Et au lieu de se cacher, que fait Yann Moix ? Il se montre, se répand, se venge et nous impose ses sécrétions, ses vomis, ses biles, ses éruptions. Nous aimerions lui dire, ici, à quel point nous prions pour qu’advienne au plus vite son décès, oui : sa mort biologique.

Ysambire de Pissefouette, Chienlits et Galons du 30 octobre.

Ha ha ! Hi hi ! Oh oh ! Hue ! Vous avez vu ce gros pas beau livre ? Il a été écrit par un zoziau zéro. C’est du boudin blanc. Pi-pire c’est du caca. Pas de la littérature littéraire. Nous voulons oh Duras ou Coelho, nous voulons oh Ducasse ou Musso. Mais pas ça ! Pas ça ! Ça non non, ça non non, nous ne voulons- lons pas. Lonlaine, lonla. Mon gars, mon gars, avec ce pavé-là, le Gon-Gon le Goncourt jamais-mais tu n’auras. C’est pas beau, c’est pas beau, oulala, de publier ces galimatias.

Francis Mescaleros, Cynisme et délabrement du 2 novembre.

J’eus malgré tout un article dithyrambique qui sauva mon hon- neur et qu’ému je recopie maintenant : Rapato Yann Moix balulu, na Naissance, kiba loumbo zazaga- loug ! Loupidu, kilim, zatalik, glu tedil kankan, Joyce, Céline zu Kafka boul tibalu zizo zizo. Fouza, kiolo ne turbita, flavi zo : masta ouek, lu vimbi zé. Futu lezem, zaz : biliz lolop (kulu dam…). Zabozaba Yann Moix kulu zi lologam nabi deba. Kingi gol !

Gilles-Genou Tanpisse, Zozo Kinka Polopi du 6 octobre.

 

2

Je sentais, depuis peu, que ma mère allait finir par me catapulter. L’instinct commence bien avant la vie. J’étais caché, protégé : très peu tranquille pourtant. Je ne pourrais plus longtemps regimber contre l’aiguillon qui me poussait. Chatouillé par le sursis. Travaillé par les imminences. Cerné. Enroulé dans une gifle.

On m’avait repéré. Je n’allais pas moisir là-dedans. J’étais branlé par l’espèce. La nature n’oublie pas ses échantillons dans les mères. Elle veut que ça sorte. Que tout sorte, en pus. Le vivant s’entête à fourmiller. Le monde est là pour multiplier le monde. C’est la quantité qui compte. Pourvu que ça naisse. La foule fournit sans cesse plus de foule. On naît au carré.

Emmêlés dans l’ovule, ascendants comme des givres, éparpillés, fusées, les spermatozoïdes paternels, munis de leurs clameurs, avaient fendu ma mère, ma mère aux murs de chair, fissurée-fracassée : de plaisir. Montées de danses. Flux suspendus, lames, profilés mimosas, guerres. Têtards électrocutés. De fines ruées blanches, en caravelles filandreuses, s’abîmèrent. Arriver le premier : parmi ce faisceau de spécialités. Flottilles d’atomes, volts serpents et pressés. Effilées foudres, chargées de mission. Ce fut un mélange au sommet, une illumination intérieure, pour que je naquisse-naisse. Virtuoses du hasard, ambassadeurs de la nécessité. Spermatozoïdes.

— Bleu ! avait gueulé mon père en jouissant.

Naître n’était plus pour moi qu’une question technique : sur le principe, sur la notion, sur l’idée, un consensus social avait eu lieu à l’extérieur, parmi les hommes ; sur l’évidence, sur l’imminence, sur l’instance, un consensus biologique était venu s’ajouter au consensus social, à l’intérieur, parmi une femme – avait eu lieu comme une injonction parallèle, synchrone, différente de la première, mais tout aussi têtue, tout aussi puissante. L’ordre venait tout à la fois de dehors et de dedans. Bref, à mon père près, tout voulait que je naisse.

— Je le sens qui bouge. L’enculé ! Ah ! Il me le paiera.

— Calme-toi, mon loup… tempéra ma mère. Après tout, c’est dans l’ordre des choses.

— Je vais lui en mettre, moi, de l’ordre, dans ses choses ! Dès qu’il sort, c’est bien simple, je lui fous ma main dans la gueule ! Ou bien : un coup de bottine dans ses microroupettes ! Je ne suis pas d’humeur – que les choses soient claires entre nous ma chérie – à me faire caguer dans les après-ski par ce petit mecton.

Quand j’entendais ces mots, je me prenais moi-même à rêver d’une fausse couche, d’un avortement tardif. Amorphe bille mauve morte, à gueule de clou – pané dans les régions maternelles, entre foies et vessies :

— C’est un petit mort, madame.

— C’est mon mari qui va être déçu. Il voulait tellement que ça soye une fille.

Oignon décédé, poubelle. Incinération, terminus le boyau des glaises, la fosse à bébés sans queue ni tête, viciés sous un géra- nium. Molécule pourrissante, orties ronces, au biberon des lombrics. Arête sur le goudron, aplati bitume : il était malvenu. Tant mieux – c’eût été un domestique, un sans souffle, un moindre salarié, un guichetier amer, un préposé sans magnétisme. Il eût navigué entre ses habitudes et ses intérêts. Comme tous les morts qui – momentanément – sont en vie.

J’étais pris en tenaille entre deux forces fondamentales qui résument l’impénétrabilité particulière à l’âme humaine et se font perpétuellement équilibre : vouloir vivre et vouloir mourir. J’y reviendrai. J’y reviendrais toute ma vie.

— Tête pourrie, va. Naufragé !

Les mots outranciers, les insultes, les menaces, les fatwas à mon égard étaient proférés par mon père à de très hauts niveaux de décibels.

— Testicule ! Carabus ! Homme de lettres !

Heureusement, l’intensité sonore agrégée à tant de haine décrois- sait en raison des espaces sphériques que les invectives devaient traverser à l’intérieur des tissus et des graisses de ma mère. Mon père me traita encore (la liste n’est pas exhaustive) de pus de con, de sale sandwich, de carne à couilles, de jus de poulet, de teckel intrinsèque, de kiki gris, de prépédé, de gogol logo, de peu probant Turc, de frottis sur pattes, de godasse bègue, de casse-destin, de gras gars, de pli dévastateur, de viande cassée, d’incontinent bourrelet, de vomi prétentieux, de couscous à l’œuf, de bruititi, de fente de bourdon, de prolo maboule, de glande hagarde, de yoghourt chinois, de cancéreux sagouin, de tapette horrible, de suce-culotte, de puant dégât, de gorille à crotte, de sainte truite, de surhaute fiente, de réalité misérable, d’anti-messie, de purée-macadam, de tendinite du genou, d’uncool criquet, de chauve truffe, de grippe-type, de mi-cuit rastaquouère, de méchant tube, d’hallali salé, d’archi-frite, de reflux salaud, de farine de pneu, de sauce au pou, de marron trou, de cata cata, de demi-gnou, d’acidité congénitale, de dragée d’œsophage, de nem kebab, d’english boulon, de surpet, de proche bougnoule, de chose à pas faire, de dard au beurre, de louloupé, d’incube crotteux, de cafardeux cafard, de tête à taper.

3

La grossesse – particulièrement les dernières semaines – avait été pour mon père un avant-goût de ma volonté d’empiéter sur son territoire, d’envahir ses habitudes, de modifier son équilibre, de polluer son espace vital. J’annexais sa tranquillité. J’étais l’Anschluss.

— J’eusse mieux fait de le concevoir à 187 ans, comme Mathusalem avec Lamek. À 182 comme Lamek avec Noé. Noé qui a eu trois fils à l’âge de 500 ans ! Cela m’aurait permis de respirer un peu. De profiter de la vie… De souffler. De voir venir. De penser un peu à moi. Ma générosité me tuera. Et puis qu’il reste emmuré, qu’il reste enseveli dans sa mère, tiens ! Ce n’est plus mon problème !

Tout se moquait que je vienne au monde, mais tout se mettait simultanément en branle pour que je ne pusse pas ne pas y venir. Incompréhensible. Vous êtes convoqué ici-bas, mais par l’indifférence. J’étais attendu mais par personne. Je savais qu’une fois sorti, j’aurais mille fois moins d’importance qu’au moment précis de sortir. Tout mon intérêt résidait dans le passage de l’intra à l’extra. Je n’étais qu’un événement. J’étais quelque chose qui arrive aux autres. On ne naît jamais pour soi.

— Pendant que Léo Ferré chante C’est extra dehors, « lui » il doit chanter C’est intra dedans ! avait lancé mon père en faisant suivre cet aphorisme d’un petit rire de surmulot électrocuté.

Je serais le pitoyable héros d’une seconde et d’une seule, après quoi je rejoindrais l’océan de mes toujours déjà semblables. Echad mikem yirdof revava, dit la Bible. Un seul d’entre vous en chassera dix mille. Il faut faire de la place. Pour un Yann Moix né, on abattra dix mille innocents – à moins qu’ils n’acceptent (ce serait beau joueur) d’eux-mêmes de partir lassés par une existence close dans une société close, une existence engourdie dans une société engourdie, une existence désublimée dans une société désublimante. Finalement, pour me faire cette fameuse place à laquelle ma naissance me donnait droit on abattit des chiens, des veaux, des méduses ainsi qu’une couvée de rats.

— Malheureux est-il, cet homme qui descend en ma demeure ! s’exclama mon père.

Oui, c’est ainsi que parla l’oracle.

 

© Grasset 2013

© Photo JF Paga

 

Quatrième de couverture > La naissance ne saurait être biologique : on choisit toujours ses parents. Naître, c'est semer ses géniteurs. Non pas tuer le père, mais tuer en nous le fils. Laisser son sang derrière, s'affranchir de ses gènes. Chercher, trouver d'autres parents : spirituels. Ce qui compte, ce n'est pas la mise au monde, mais la mise en monde. Naître biologiquement, c'est à la portée du premier chiot venu, des grenouilles, des mulots, des huîtres. Naître spirituellement, naître à soi-même, se déspermatozoïder, c'est à la portée de ceux-là seuls qui préfèrent les orphelins aux fils de famille, les adoptés aux programmés, les fugueurs aux successeurs, les déviances aux descendances. Toute naissance est devant soi. C'est la mort qui est derrière. Les parents nous ont donné la vie ? A nous de la leur reprendre. Le plus tôt possible. 
 

Yann Moix est écrivain. Il est né en 1968.

 

Pages choisies par Annick Geille

 

Yann Moix, Naissance, Grasset, août 2013, 1152 p.-, 26 €

1 commentaire

Visiblement, le père ce Moix a du talent littéraire et sait reconnaître un véritable écrivain.