Entre l'étant et son feu : Christian Viguié

L’humain, sa douleur, son passé sont appelés ICI à l’horizon de paysages souvent en épures. Le poète ose un vertige par la métamorphose du réel en une scénographique  ouverte sur un inconnu qui parle à l'inconscient.

D'où la présence d'espaces limites aux indices interstitiels. C’est pourquoi  la description chez Christian Viguié  ouvre à la complexité qui marque le seuil de l'intime et de ses sédimentations.  Le tout  en rapport avec l’espace qui l’entoure mais surtout du passé tel qu'il fut.

Dans une telle dérive la réversibilité du regard progresse par diaphragmes de transgression. Rien chez le poète n'est du domaine de la simple monstration d'évidence. Surgit une forme de jouissance de l'ordre d'une spiritualité païenne. Une sorte de geyser jaillit de la marée immense du passé . Cela tient de l’incendie et du tellurique. 

Le poète ne se contente plus du royaume des ombres et remonte des courants pour accéder à la clarté. Se pose la question de comment venir à bout de ce déferlement de ce qui fut -  ou de son  ascension. D’une certaine manière le poète nous dégage du sol. Nous glissons au milieu des traces. La lumière ouvre sur l'inexprimable littérairement parlant. Un souffle puissant traverse l’espace.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Christian Viguié, Ballade du vent et du roseau, La Table Ronde, mars 2022, 224 p.-, 18 €

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