La chronique d'Emmanuelle de Boysson

Le Prix L’Île aux livres/La Petite Cour et les prix de mai juin 2015


La vie littéraire, chronique d’Emmanuelle de Boysson | 

Parmi les prix littéraires de mai-juin 2015, deux d’entre eux ont la bonne idée de récompenser un auteur dont le roman, aux yeux du jury, n’a pas reçu la reconnaissance publique ou critique méritée lors de sa publication couronner un roman qui n’a pas été suffisamment remarqué par la critique.



LE PRIX L’ÎLE AUX LIVRES/LA PETITE COUR a été décerné au Voyage d’Octavio de Miguel Bonnefoy (Rivages) par 7 voix, contre 6 à Je viens d’Emmanuelle Bayamack-Tam, (P.O.L) qui obtient le Prix spécial du jury.

Né à Paris d’une mère diplomate vénézuélienne et d’un père chilien, Miguel Bonnefoy a grandi entre la France, Caracas et le Portugal. Après deux masters consacrés à Louis Aragon et à Romain Gary, il a fait le choix d’écrire directement en français. Le voyage d’Octavio est un conte, hymne au Venezuela de toujours et d’aujourd’hui, une métaphore pleine de nostalgie sur l’Ancien Monde que la modernité écrase. Octavio, un analphabète découvre l’amour et l’écriture, mais il fait partie des mauvais garçons du village et commet un vol chez celle qu’il aime. Commence alors un voyage initiatique, longue rédemption qui le conduit au bout de lui-même. Une écriture poétique, sensuelle qui peint une nature ensoleillée et sauvage, le monde du sacré d’un pays mythique.

Le Prix L’Île aux livres/La Petite Cour sera remis au salon L’Ile aux Livres qui a lieu à l’Ile de Ré les 7, 8 et 9 août. Le jury 2015 est composé de Patrick Poivre d’Arvor (parrain du salon) - Madeleine Chapsal (marraine du salon) - Emmanuelle de Boysson (Coordinatrice du prix) - Mazarine Pingeot – Catherine Ceylac - Baptiste Liger (L’Express) - Mohammed Aissaoui (Le Figaro littéraire) - Elisabeth Chavelet (Paris Match) - Pierre Vavasseur (Le Parisien) - Marie-Madeleine Basho-Rigopoulos (France Inter) - Karine Papillaud (Le Point) - Claire Julliard (Le Nouvel Observateur) - Joschi Guitton (Organisateur du salon) - Stephane Guillot (organisateur du salon).

 

LE PRIX DE L’INAPERÇU récompense deux romans, récits ou recueils de nouvelles, l’un écrit en français, l’autre d’un auteur étranger publié en traduction, qui, en dépit de leurs qualités de style et/ou de fond, n’ont pas reçu l’accueil médiatique qu’ils méritaient lors des « rentrées littéraires » précédentes. Il est remis chaque année à la fin du printemps, depuis 2008. Il a été remis cette année à Michel Goussu pour Le Poisson pourrit par la tête (éditions Le Castor Astral) et à Lutz Seiler pour Le Poids du temps (traduit de l’allemand, Verdier).



LE PRIX GENEVIÈVE MOLL DE LA BIOGRAPHIE, en souvenir de cette figure inoubliable de la télévision, a été remis à Évariste, de François-Henri Désérable (Gallimard).

François-Henri Désérable, vingt-huit ans, consacre son deuxième roman à un prodige des mathématiques, le fulgurant Évariste Galois mort en duel à vingt ans à cause d’une femme, deux années après être monté sur les barricades de la révolution de juillet 1830, et dont le génie ne sera compris qu’après sa mort. Ce livre confirme qu’un écrivain est né et qu’il est prometteur.

Coup de cœur du jury : La comtesse Greffulhe, l'ombre des Guermantes, de Laure Hillerin (Editions Flammarion). La délibération a eu lieu au château de Thoiry avec le jury composé de Frédéric Mitterrand (président d’honneur), Emmanuelle de Boysson (présidente), José Blanc Lapierre, Martine Anfray (libraire), Irène Frain, Tristane Banon, Julien Cendres, Gilles Leroy, Didier Husson. Remise du prix le 24 mai au salon de Verneuil.


LE PRIX SIMONE VEIL. Marie Billedoux, Huguette de Broqueville, Cécilia Dutter, Christelle Gallé, Anaïs Jeanneret, Michèle Khan et Emmanuelle de Boysson se sont réunies pour le donner à Tania de Montaigne pour Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin (Grasset). Prix Spécial du jury : Laure Hillerin pour La Comtesse Greffulhe : L’ombre des Guermantes, une biographie de la muse de Marcel Proust (Flammarion). Le prix Simone Veil a été remis par Maître Jean Veil à l’occasion du 7e salon des Femmes de Lettres, le 28 mai au Cercle national des Armées à Paris.

 

LE PRIX MAIRIE DU 8E ARRONDISSEMENT va à Natacha Henry pour Les Sœurs Savantes : Marie Curie et Bronia Dluska, deux destins qui ont fait l’histoire (Librairie Vuibert).

 

Emmanuelle de Boysson


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