Eric Villeneuve et les contes du bout d'un monde

Eric Villeneuve nous fait entrer dans un conte étrange improvisé, dit-il en état de faiblesse ou de sidération et  à la faveur de quelques mots nouveaux. Les trois couleurs dont il est question deviennent – entre autres – le fond sur lequel trois personnages interagissent ou glissent dans un monde du songe. 

En l'esprit des contes du Nord s'inscrit toute une toponymie verbale qui devient le verbatim autant des lieux que des personnages. Eric Villeneuve nous ramène dans une sorte d’exploration de mémoire très profonde par ce que donne à toucher celle des faits et des récits là où les trois couleurs deviennent aussi le nom des mousquetaires de cette aventure.

Tout joue façon d'éveillé, façon d'endormi là où les créatures sont autant charnelles que livresques. Plus besoin de lumière pour se diriger, je sens tout ce qu’il y a à sentir, dit un membre du triumvirat. Et ainsi vont ces fables de la Baltique où les mots créent le trouble qui permet d'errer  du fond de notre chambre au bout d'un monde.

Jean-Paul Gavard-Perret

Eric Villeneuve, Tache jaune Monochrome bleu sorte de blanc, éditions LansKine, mars  2022, 112 p.-, 14 €

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