"Ciseaux" de Laure Forêt

Avec les doigts bien ouverts mais la main en pare-poing

Laure tire le corps branche à branche de son tissu de ronces

Pliures d’ombre rose, chemin frayé sur gris sur blanc

Bras par degrés autour du bassin fermant obliquement l'oeil

Passant d’une main à l’autre.

Brusque plan sur pose et pan de rose

La coupe va montant ou tombe horizontale.

Sabrant la vue rompant pour qu’on voie

Au corps incisé, morcelé de suivre son cours

De combler une baie et recoudre le regard

En largeur en longueur. Parfois du sang circule

Fait nappe ou danse debout, couché

Les offres s’étoffent ou s’étouffent

Ogre va

Reste la femme d’aube égouttée dans l’arbre à cassure d’oiseaux,

Brisée à bout de branche mais écoutant  « Everything » d’Ariana Grande

Lumière caressée le long du cou, du bras.

Vu d’ici le musc. Pan au grain d’orge et au sucre ignoré.

Le corps s’écrit en ailes.

Les jambes sont des routes. Le désir n’est pas loin.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Laure Forêt en résidence au CAC de Pontmain, Février - Avril 2015, Vernissage de l'exposition le  25 Avril 2015

«  Mon Chéri » & « Pickpocket » Les Editions Derrière La Salle de Bains, Rouen.

 

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