"Delta Charlie Delta" de Laurent Guillaume





Présentation de l'éditeur

Mako est flic au quart de nuit du Val-de-Marne lorsqu un crime atroce est commis sur son secteur. Mais l enquête est confiée à la direction de la police judiciaire en raison de sa gravité : une jeune femme inconnue a été violée et laissée pour morte dans une caravane abandonnée dans un parking souterrain.

Par ailleurs, la violence se déchaîne dans la banlieue. En quelques jours, plusieurs dealers sont victimes de fusillades qui ont l'apparence de règlements de compte. Herman, un junky ultra-violent se suicide en se tirant une balle dans le cœur. Chargé de la procédure, Mako enterre l enquête pour protéger les proches de la victime, en particulier Angy, une adolescente en perte de repères. Aussi, lorsque les parents d'Herman sont retrouvés assassinés après avoir été torturés, Mako en fait une affaire personnelle et se met en chasse.

Il pressent que l'affaire de la fille dans la caravane et les assassinats de dealers sont liés et cachent un monstrueux secret. Pour en avoir le coeur net, il s'allie avec Marie Auger, capitaine de la PJ, une jeune femme brillante, mais ébranlée par un drame personnel. Les deux flics, malgré leurs différences, vont faire équipe de manière officieuse et franchir la ligne rouge pour résoudre l'enquête, jusqu’à découvrir le pire.


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L’ami Laurent Guillaume, dont j’ai l’insigne honneur de l’avoir fait basculer du médiocre au Partagas D4, vient donc de nous livrer son nouveau roman,

D’abord, ne cachons rien, mais je n’aime pas le polar français, à part le maître, l’ineffable Jean-Bernard Pouy. J’en lis peu, je les évite.

Laurent Guillaume m’avait régalé avec son Black Cocaïne. Il y parlait de l’Afrique qu’il aime, ses odeurs, ses habitants et toujours cette latérite et ce soleil qui changent ceux qui l’ont vécu. Du grand art. Déjà.

Là, à la lecture du résumé, si mauvais – non, mais les éditeurs, quand même ! – je ne l’ai acheté que parce que c’est mon pote, parce que je le lis depuis le tout premier, qu’il y a un écrivain derrière cet s’pèce d’auteur.

Une fois tournée la première page, je n’ai repris ma respiration qu’à la fin, un coup de poing dans le ventre, une tournée en enfer d’un flic, ou deux, je ne sais pas si sa compagne a autant d’importance que le maître du jeu.

Bien sûr que c’est du polar, messieurs de la critique.

Ben non, oubliez la théorie du genre, il n’y a rien de comparable. Delta Charlie Delta, c’est de l’écriture, fluide, précise, rythmée, du noir et blanc de ces polars des années soixante qui nous font rencontrer le Mal, battu à coups d’abandons par des héros que certains auraient dit « improbables », mot valise des ignares : les personnages de Laurent Guillaume sont des flics de chez nous, de ceux qui démissionneront parce que nous, enfin les hiérarchies, ne comprendront pas qu’ils sont des hommes, pas des héros incapables de vivre normalement après avoir terminé leur journée de travail.

Donc, Delta Charlie Delta, (le DCD, pour ceux qui n’ont pas compris) est un grand roman, son meilleur, différent, encore, noir, violent, mais avec cet art d’un écrivain de vous amener dans son monde et vous lâcher, peut-être une peu trop tôt à mon goût, à regarder la couverture du livre fermé.

Bravo Laurent


Patrick de Friberg


Laurent Guillaume, Delta Charlie Delta, Denoël, "sueurs froides", mars 2015, 272 pages, 19,90 eur

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