True Crime, volume 1 : les prototypes
Si tous les faits divers n’ont pas leur Flaubert (on sait que Madame Bovary vient de là), tous ont maintenant leurs spécialistes, réunis en gang sous la bannière de RING, qui s’est taillé une part non négligeable dans le monde de l’édition avec des livres chocs et sans concession dont l’indispensable France Orange mécanique. Ces faits-diversiers ont maintenant leur "livre en série", True Crime (on regrette l’usage de l’anglais…) que RING publiera en livraisons régulières. La première, Les prototypes, regroupe neuf histoires qui ont pour point commun d’être le moment un dans l’histoire de la criminalité, du moins un grand moment important par ce qu’il va engendrer comme suiveurs.
Les prestigieuses signatures réunies ici s’entendent à raconter des histoires toutes plus effroyables au regard de l'humanité, et surtout à montrer en quoi elles sont primordiales, en ce sens que — pour autant qu’on le sache — elles ouvrent chacune un nouveau chapitre du livre noir des crimes et faits divers.
Nous retrouvons donc, sommaire du premier volume :
- Frédéric Ploquin, "Rapt mortel à Paris", sur
l’enlèvement du Baron Empain, grand industriel français qui inaugurera bien
malgré lui la série dans les années Giscard des enlèvements contre rançon
- Anne-Sophie Martin, "La veuve au poignard
liquide", sur la première vitrioleuse qui tenta de faire tuer son riche
amant par âpreté au gain
- Laurent Obertone, "Unabomber", sur le meurtrier
aux colis piégés qui, sous couvert d’un "freedom club" et d’une lutte
anarchiste contre la société industrielle, était un ancien mathématicien ayant rejeté le monde moderne et vivant en ermite dans une grotte
- Frédérique Lantiéri, "Les Enfants des Vermireaux",
sur ces enfants de l’institution victimes de sévices, premiers mineurs dont la
parole va être entendue par la Justice
- Stéphane Bourgoin, "Blaise Ferrage, La bête du
Comminge", sur le tueur en série (et autres perversions, du viol à
l’anthropophagie) qui ensanglanta les Hautes-Pyrénées à la fin du XVIIIe
siècle, ainsi qu’une réflexion sur les tueurs en série français, dont
"l’histoire reste à écrire" (Landru, Gilles de Rais, Joseph Vaché,
Jeanne Weber, Francis Heaulme, Emile Louis…)
- Dominique Rizet, "le Sang des filles", sur le
monstre pédophile Christian Van Geloven, qui fit subir les pires cruautés
barbares à deux fillettes de la région de
Perpignan. C’est le premier pédophile meurtrier a être condamné à la
perpétuité assortie d’une période de sûreté de trente ans
- Michel Mary, "Le chasseur de vieilles dames",
sur Thierry Paulain, qui agressait chez elles de très vieilles dames, les
tabassaient violemment et les laissant pour mortes. Puis il ravageait
l’appartement en quête de butin. C’est aussi l’histoire de Mathurin, un drogué
qui suivi Paulain et en fin son modèle…
- Alain Bauer, "Le premier Gangterroriste", sur le
nouveau visage du terrorisme islamiste qui n’est plus dirigé par des états mais
par des gangsters qui mêlent banditisme et , cycle inauguré en France par
Khaled Kelkal en 1995.
- Charles Diaz, "Le gang des tractions avant", sur
les braqueurs qui firent entrer leur "art" dans l’ère moderne :
efficacité, violence, absence de scrupule, et grosses cylindrées, pillant les
banques dans l’immédiat après-guerre
Même s'il existe déjà plusieurs magazines (papier et TV) consacrés aux faits-divers, la qualité des signatures et des récits en eux-mêmes vont très certainement imposer True Crime qui parviendra à s’installer dans le temps et à donner à chaque livraison un contenu aussi riche que ce premier volume.
En exclusivité, nous vous annonçons le volume 2, annoncé pour octobre 2016 : Sexe et passions fatales
Loic Di Stefano
Collectif, True Crime, volume 1 : les prototypes, Ring, 283 pages, 18 eur
0 commentaire