Le voleur qui comptait les cuillères, l'autre gentleman cambrioleur

Un vieux routier du roman policier

Lawrence Block publie des romans depuis une cinquantaine d’années, traduit autant par la Série noir que par les éditions du Seuil. D’abord spécialisé dans le roman d’espionnage, à travers des livres consacrés au personnage d’Evan Tanner, il a créé le personnage de Matt Scudder dans Les péchés des pères (1977) qui lui a apporté le succès. Au cinéma, Block a été adapté par Hal Ashby (Huit millions de façons de mourir, 1986) et Scott Frank (Balade entre les tombes, 2014). Block a aussi créé un autre antihéros, Bernie Rhodenbarr, voleur et libraire : Le voleur qui comptait les cuillères se rattache à cette série.

Le voleur et le collectionneur compulsif

Bernie Rhodenbarr a du mal à gagner sa vie dans sa librairie au moment où la vente par internet et les liseuses gagnent les faveurs des lecteurs. Aussi, quand le mystérieux monsieur Smith arrive dans sa librairie, visiblement plus intéressé par ses talents de voleur, il accepte de travailler pour lui. Et puis monsieur Smith paie bien. Pour lui, Bernie vole le manuscrit de l’étrange histoire de Benjamin Button de Fitzgerald. Cependant, quand il voit arriver Ray Kirschmann, un flic qu’il connaît de longue date, il redoute d’avoir été découvert : pas du tout, Ray lui demande de l’aider dans son enquête sur l’homicide d’une vieille dame, retrouvée morte chez elle et vraisemblablement tuée par un cambrioleur… Cela lui fait pas mal de choses à raconter à sa vieille amie Carolyn en fin de journée.

Un roman savoureux

Le voleur qui comptait les cuillères séduit d’abord par ses personnages, servis par des dialogues savoureux. C’est un véritable plaisir de lecture. Raconté par Bernie lui-même, émule lointain de notre Arsène Lupin, ce roman constitue une agréable récréation, idéal pour l’été qui s’annonce. On peut préférer, en tant qu’amateur de romans noirs, la série consacrée à Matt Scudder, plus dure, plus criminelle, plus noire. Reste qu’on s’amuse bien avec Bernie Rhodenbarr er c’est le principal.

Sylvain Bonnet

Lawrence Block, Le voleur qui comptait les cuillères, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Mona de Pracontal, Gallimard

série noire, 352 pages, 21 €

 

 

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