Capitaine Futur, l'empereur de l'espace, le mythe du héros


Les débuts de la science-fiction

 

Monument de l’âge d’or de la science-fiction américaine, auteur de « pulps » et scénariste de comics (notamment pour Superman), Edmond Hamilton a marqué l’univers de la littérature de science-fiction des années 30 à 70. Pour être honnête, le public francophone le connaît surtout grâce à un dessin animé de la Tôei, tiré d’une série de livres qu’il écrivit dans les années 30, Capitaine Futur. Capitaine Futur devint Capitaine Flam et suscita chez les jeunes des années 80-90 un engouement intense. Les éditions Le Belial ont inauguré l’année dernière la collection « Pulps » avec un inédit de Jack Vance des années 50 (Les vandales du vide) et ont décidé d’enchaîner avec Capitaine Futur, L’empereur de l’espace.

 

Une mystérieuse épidémie…

 

Sur Jupiter, récemment colonisée par les Terriens, une épidémie a éclaté ramenant ces derniers à un état primitif, d’abord celui de singes puis de reptiles. Le président de la Terre, James Carthew, devant l’échec de ses agents à percer le mystère entourant ces métamorphoses, appelle à l’aide le Capitaine Futur, alias Curt Newton et ses associés : les robots Grag et Otho (ce dernier est capable de se transformer en n’importe qui) et le cerveau vivant Simon Wright. Leur seule piste est celle de l’Empereur de l’espace, un mystérieux démiurge qui revendique l’état des malheureux. La fine équipe part pour Jupiter et se fait attaquer par un vaisseau pirate. Il en faudra plus pour empêcher Curt Newton de découvrir le pot aux roses. Le voilà bientôt qui débarque sur Jupiter, planète partagée entre humaines et indigènes…

 

Ça marche toujours

 

La lecture de Capitaine Futur -L’Empereur de l’espace s’avère très instructive. On pourrait, en jouant le critique blasé et élitiste, dire que c’est écrit avec les pieds (vous avez déjà essayé ? Ce n’est pas facile, il faut mettre le stylo entre l’orteil et le…) mais on passerait à côté du pouvoir évocateur de l’ouvrage. En moins de deux cent pages Hamilton livre un roman picaresque, plein de rebondissements, abordant le thème de l’évolution (nos ancêtres sont des simiens, voire des reptiles ?) et celui de la... colonisation : on apprendra au final que les « indigènes » sont des héritiers d’une civilisation plus ancienne et bien plus avancée que celle des humains. Les personnages sont certes un peu schématiques, la place des femmes assez datée… Reste que le lecteur y croit. Et puis un vaisseau spatial avec un groupe de héros, des robots querelleurs mais attachants et un empereur de l’espace à combattre : ça ne vous rappelle pas quelque chose ?

 

Au fond, qu’est-ce que Capitaine Futur ? Un truc pour gosses qui aspirent à autre chose que leur quotidien, un peu comme Batman ou les X-Men. Aujourd’hui les gosses ont grandi, mais il y en aura d’autres…

 

« Au fin fond de l'univers,
A des années et des années
lumières de la Terre,
Veille celui que le gouvernement
intersidéral appelle
Quand il n'est plus capable
De trouver une solution à ses problèmes
Quand il ne reste plus aucun espoir…

Sylvain Bonnet

 

Edmond Hamilton, Capitaine Futur-L’empereur de l’espace, traduit de l’américain par Pierre-Paul Durastanti, Le belial collection « pulps », mars 2017,  216 pages, 14,90 €

2 commentaires

la licorne magique qui fait des

Je me suis bien amusé en lisant ce roman un peu suranné  mais très efficace. C'est mon premier Edmond Hamilton, mais je comprends que son œuvre a pu être très influente pour les générations suivantes. En farfouillant sur le net, j'ai découvert que les romans de Captain Future ont bien fonctionné au Japon, puisqu'en plus de "Capitaine Flam" les romans ont été plusieurs fois réédités avec de splendides illustrations. Du coup j'ai enchaîné sur le deuxième, et j'attends la suite avec impatience.

J'ai aussi eu l'idée d'un jeu à boire : un shot à chaque utilisation de l'expression "colosse roux aux yeux gris", qui revient encore plus souvent que la chanson "Capitaine Flam" dans la série en VF, mais bon.

Un roman très amusant.