Nikki Gemmell, La mariée mise à nu : Mode d’emploi

Le mariage est une école de déception et d’amertume bue avec le sourire. C’est un fait. Un lieu commun, même. Mais quand le scénario prévisible survient plus tôt que prévu, que votre mari vous trompe avec votre meilleure amie dès la première année, et que rien dans le ciel gris de Londres ne semble vouloir vous sourire, il ne reste plus qu’à prendre la plume pour vous épancher. Sur le mode vif et précis du journal, Nikki Gemmell esquisse une Bridget Jones postromantique et sensible. Le comique de Sit-com en moins, la justesse de la langue en plus.

 

Puisqu’il n’y a rien à attendre des hommes, et tout à espérer pour elle-même, elle déballe tout : leur désir insatiable, leur plaisir trop rapide, leurs secrets dégueulasses… mais aussi ses rêves partagés entre la dentelle et l’outrage. La mariée lève le voile et ôte sa robe. Elle se veut transparente. En 138 leçons, à la manière d’un manuel de savoir-vivre élisabéthain, elle dessine les contours d’un accord impossible à maîtriser. Pourquoi cet instant unique où elle embrassait la nuque de Cole, assis à sa table de travail, n’a pas duré toute une vie ? Pourquoi l’orgasme est un Graal qu’elle poursuit et que ses partenaires masculins piétinent ? Pourra-t-elle vraiment se contenter des sourires timides du charmant Gabriel ? Saura-t-elle lui dispenser des leçons moins aigres ?

 

Vous, oui vous mademoiselle, madame, puisque c’est à vous que ce texte s’adresse à la deuxième personne, n’en ressortirait pas tout à fait indemne. Et sans doute, à vos propres yeux, un peu plus nue.

 

Frédéric Mars

 

Nikki Gemmell, La mariée mise à nu, traduction Alfred Boudry, Au Diable Vauvert, janvier 2007, 364 pages, 22 € ; Le Livre de Poche, mars 2008, 378 pages, 7,10 €

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