Harden - sin piedad : le cauchemar né de l'enfer et qui y replonge pour laver sa rage dans le sang

Dans la "capitale américaine des gangs", les A.Caïdos règnent en maître par l'extrême violence dont ils sont friands. Ancien du gang, Izmaël a voulu fuir en s'engageant dans l'armée et le voilà de retour, différent. D'abord parce qu'il veut rompre avec ce passé et qu'il est malade, atteint d'une toux et de tremblements incurables. Mais le passé ne veut pas le laisser en paix ! Vivant chez sa soeur, il n'a pu empêcher des membres du gangs de vouloir se venger de lui et de massacrer toute sa famille. Cette tuerie va réveiller le mal qui bouillait en lui, un mal qui en fait un monstre surpuissant et violent. C'est ce monstre qui ouvre l'album par une quête : retrouver ceux qui ont tué sa famille et se venger. 

Très violent, très sombre, Sin piedad, premier volume d'Harden, met l'accent sur la transformation d'Izmaël en monstre des suites d'expériences menées par l'armée. Et c'est un homme surpuissant aveuglé par la vengeance haineuse qui arpente les rues à la recherche de ses propres fantômes et des victimes. Antihéros perturbé, qui est le vivant stigmate d'expériences hors normes et la victime d'une société qui ne connaît que la violence, Izmaël est le cauchemar né de l'enfer et qui y replonge pour laver sa rage dans le sang. 

Un album en solo par un Joaquim Diaz qui impose grand respect.

Loïc Di Stefano

Joaquim Diaz (scénario, dessin et couleur), Harden, 1/2 : Sin piedad, Le Lombard, septembre 2013, 48 pages, 14,45 eur

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