Les vies cabossées de Bérangère Cournut

Poétique, éco-féministe, puissant, ce roman est doté d'un imaginaire poétique qui raconte des vies à l'écho des nôtres. Tout est à la fois cruel et doux.
Sans être larmoyant ce roman aborde le deuil en prenant des airs de contes oniriques et on tombe sous le charme de cette petite Zizi Cabane. Il est plein de délicatesse, il devient une ode à la nature et à la poésie sous forme de roman initiatique et drôle. Tout est sensible et onirisme pour évoquer l'absence, la disparition et des effets qu'elles produisent. L'émotion est constante et pour en arriver la Bérengère Cournut a puisé à ses propres sources.
C'est un apaisement pour les cœurs endeuillés, notamment grâce à la rencontre d'une famille des plus attachantes qui ouvre comme le livre à des jardins secrets de l'enfance, des mondes en friche peuplés d’absences et de traces, que l'on embellit de fantaisie, de mots, pour grandir et dessiner d'autres horizons.
Ce roman convoque, des voix cabossées qui l'habitent, des odeurs qui s'échappent comme autant de paysages en un puissant mystère là où la fantaisie nait de la simplicité d'une écriture sensuelle et les méandres d'une présence qui permet de cartographier une absence que l'auteure ne cesse de transcender.
Jean-Paul Gavard-Perret
Bérengère Cournut, Zizi Cabane, Le Tripode, août 2022, 240 p.-, 20€
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