Un jeune auteur

Issu du milieu des jeux de rôles (il a par exemple travaillé sur des suppléments du jeu In nomine satanis), Léo Henry est aussi scénariste de bande dessinées avec le cycle Sequana, dessiné par Stéphane Perger. Comme écrivain, on lui doit le cycle de Yirminadingrad, coécrit avec Jacques Mucchielli et Le casse du continuum, paru directement chez Folio en 2014, qui, il faut le dire, avait agacé le critique ici présent. Il publie cette année La panse, toujours en poche chez Folio. Alors, Léo Henry, stop ou encore ?

Un gars perdu…

La trentaine, musicien amateur, Bastien Regnault galère un peu dans la vie. Son ex-compagne le harcèle pour qu’il s’occupe plus de sa fille Noélie et il est grosso modo au chômage. Sa situation s’aggrave quand il apprend que sa jumelle, Diane, ancienne militaire, a disparu. Inquiet après avoir regardé les mails de sa sœur (saligaud, tu as piraté le compte de ta frangine !), il se fait engager par la même boîte, Neo Clean, une boîte de nettoyage des locaux qui opère à La Défense et au sein de laquelle l’esprit « corporate » est très développe : on y fait du sport ensemble, de la méditation et on encourage les agents à dormir sur place. Bastien est repéré par une cadre, Mariam, qui lui parle de façon allusive. Très vite, Bastien comprend qu’il est face à une secte qui cache un secret qui dort dans les profondeurs de La Défense. Pourra-t-il retrouver Diane ?

Du fantastique réussi

La panse, disons-le sans ambages, est un roman réussi. On sent effectivement une ambiance influencée par Lovecraft, adaptée au contexte parisien. Le lecteur se prend peu à peu au jeu d’une narration où s’entremêle la 1e et la 3e personne. Et puis la révélation, ténue et allusive, prend bien à l’estomac. Le critique difficile rend les armes : après un casse du continuum peu satisfaisant, voilà La panse réussie ! On attend la suite.

Sylvain Bonnet

Léo Henry,  La panse, Gallimard folio sf, mars 2017, 304 pages, 8,20 €