Noir sur blanc

L'envoi de cette interview-vidéo à une correspondante m'a valu en retour les deux lignes suivantes, nombre de véhéments points d'exclamation à l'appui : Je suis désolée, je vais te décevoir, mais je n'ai jamais réussi à lire ou à écouter Lanza del Vasto !!!!‌
Je viens de réessayer ; rien que l'aspect (costume, barbe de prophète), c'est déjà trop pour moi !!!!!

Il est vrai que Lanza y apparaît tout de blanc vêtu, chevelure et barbe de prophète ou de Roi mage, en effet ; cela, sans bien sûr parler de la croix de bois stylisée, ciselée de ses mains et suspendue bien visible à son cou :  bref, ayant de toute évidence adopté l'image et quelques-uns des attributs extérieurs du parfait gourou de son époque !
Cette irrépressible allergie-répulsion viscérale devant rien d'autre, primo, que "la peau" du bonhomme m'a remémoré une autre histoire, véridique aussi, concernant celle-là Léopold Sédar Senghor assistant – lui, pourtant en costume-cravate, parfaitement conforme aux bonnes mœurs occidentales –, à un colloque et s'y trouvant assis à côté d'une personne qui, tout le long, ne cesse de lui parler petit nègre à la moindre occasion.
Jusqu'à ce que vienne son tour de rejoindre la tribune. Sa brillante intervention terminée, on s'en doute, sous les acclamations, Senghor regagne sa place, s'assoit, et se penche sans plus attendre vers sa voisine pour – comme tout à fait gentiment, et à voix basse – s'enquérir de son avis personnel : Alors, chère madame, y'en a bon blabla ?

André Lombard
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