Le regard de l'écrivain Serge Camaille sur les littératures du terroir.

Michel Benoit, Dernier fric-frac : Digne de Michel Audiard

Dès que j'eus refermé Dernier fric-frac, le polar de Michel Benoit, j'eus l'image de Belmondo adressant un clin d'oeil à une jeune starlette en s'éloignant au volant d'une Triumph TR4... Le Bebel de 100 000 Dollars au soleil ou de Pierrot le fou, pas l'autre...

Mais avant ça, quand je suis entré dans la salle obscure... Pardon, quand j'ai ouvert le livre, je me suis vite retrouvé en compagnie de Bernard Blier, Lino Ventura, Michel Constantin ou encore Robert Dalban ou Charlot Gérard... Peut-être était-ce dû à ces dialogues percutants, dignes de Michel Audiard ? En tout cas, tout était là pour me replonger dans mes lectures d'antan : Mario Ropp, Alain Page, André Caroff, et l'inénarrable San-Antonio... Bref, tous ces auteurs qui ont fait le bonheur de la « Spécial Police » au Fleuve Noir, et le mien, bien sûr ! La performance de Michel Benoit, avec ce polar à l'ancienne, est d'avoir su recréer l'ambiance du mitan d'autrefois : le code d'honneur des vieux truands, l'indic pas toujours net, le demi-sel proxénète à ses heures, et le vieux flic célibataire et un tantinet alcoolo... Jusqu'à Mireille Darc et ses interminables jambes qui s'imprimaient sur ma rétine au fil des pages !

L'histoire en elle-même, je ne vous en parlerai pas... Ce serait vous trahir ! La solution est toute simple : courez donc vous le procurer dans votre meilleure librairie. Ce que je peux vous dévoiler, par contre, c'est que la chute, immorale à souhait, est tout simplement jubilatoire !

Serge Camaille

Michel Benoit, Dernier fric-frac,  De Borée éditions, mai 2017, 147 pages, 6,90 €

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